L'article signé par des universitaires algériens résidant à l'étranger intitulé « Ethique universitaire dévoyée : une indispensable clarification » et paru dans El Watan du lundi 26 juin 2006 m'a amené à réagir. J'y retrouve pour une grande partie, les propos du professeur Rebbouh publiés dans ces mêmes colonnes, où il délivre un témoignage sincère sur les dysfonctionnements de l'université de son pays. L'autre partie du papier est un ensemble d'accusations et de « leçons à donner ». Ma réaction est aussi motivée par un hommage rendu par le professeur Merad à feu le professeur Omar Boudjellab dans votre quotidien. L'œuvre de cet éminent professeur au service de la médecine de son pays est la preuve que les fruits récoltés au présent par les nations n'est que le résultat de l'engagement et des actions menées dans le passé par leurs femmes et par leurs hommes. Ainsi, par exemple, la maîtrise du taux démographique en Algérie n'est pas le fait du hasard. Des hommes, aux côtés du professeur Boudjellab y ont contribué. Après sa participation au combat libérateur, cette catégorie d'Algériens - de la trempe du professeur Boudjellab - a continué à croire à son idéal : élever le peuple vers l'épanouissement. Il y a cru comme beaucoup d'autres Algériens. Pour preuve, nous ne citerons que nos sept universitaires signataires de l'article sus – mentionné. Ne sont-ils pas le fruit du système éducatif algérien qui – quoi que l'on puisse en dire de nos jours – a consenti des moyens financiers faramineux pour la formation des universitaires et autres cadres du pays ? Ne font-ils pas les beaux jours des universités, centres de recherche et hôpitaux dans de lointaines contrées ? La nature n'aimant pas le vide, cet écrémage de nos élites a laissé des places vacantes. Elles sont comblées tant bien que mal, afin de répondre à la demande sociale légitime, sans cesse croissante. De plus, les problèmes liés à la réduction des moyens pendant les années 1980 et à la situation dramatique des années 1990 n'ont pas permis de redémarrer sur des bases saines. Les hommes comme le professeur Boudjellab – décédés ou vivants – sont restés, comme le dit si bien le professeur Merad, humbles et généreux. Prenons exemple sur cette génération, elle nous laisse des trésors : puisons-y l'espoir et l'optimisme. La situation de l'université algérienne est connue de tout le monde. Faisons en sorte de réfléchir ensemble à des actions qui puissent réunir sur le terrain les meilleures volontés. Nacéra Mezache – Bensaidane (*)Chercheur associé / Cread