Le pôle national des Forces du changement a décidé de tourner le dos à l'offre du pouvoir concernant la révision de la Constitution. Les représentants des 10 partis politiques et personnalités nationales composant ce front ont tranché hier, lors d'une réunion présidée par Ali Benflis, la question de sa participation aux consultations sur la Constitution en déclinant l'invitation des services de la Présidence. D'ailleurs, Ali Benflis avait annoncé la couleur, dimanche, en traitant la proposition de révision de la Constitution de «non-sens politique absolu». Le pôle national comprend les partis El Fadjr El Jadid, El Amel, Algérie nouvelle, le Parti de la justice et de l'édification, le Parti de la réforme nationale, l'UFDS, le Parti nationaliste algérien, le Front national des libertés, le Front du militantisme démocratique, le Mouvement des nationalistes libres ainsi que l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis ; ils ont à l'unanimité dit «non» aux consultations pour la révision de la Constitution. Un consensus s'est dégagé quant au refus de cautionner la démarche du pouvoir. Les partis qui ont soutenu Benflis durant la campagne électorale le soutiennent dans ses futures actions. En adhérant à l'analyse faite par Benflis sur cette question. L'ex-chef de gouvernement a qualifié les propositions de révision de la Constitution d'une fuite en avant et de diversion, car «le but n'est pas d'apporter une réponse à la crise politique et à l'impasse institutionnelle critiques auxquelles le pays est confronté, mais ces propositions sont manifestement le produit des préoccupations étroites du régime en place et certainement pas celui d'un peuple en attente du changement». Lors de ce conclave, Benflis a exposé ce point de vue qui a été approuvé par l'ensemble des participants. Pour ces derniers, il est inconcevable de prendre part à ces consultations qui ne servent nullement les intérêts de la population. Les Forces du changement ont critiqué le document relatif aux propositions de révision de la Constitution. «Nous avons constaté que les rédacteurs de cette mouture ont ignoré délibérément la nature et les cause de la crise politique constitutionnelle ? La crise dont souffre l'Algérie est essentiellement de légitimité et de fonctionnement des institutions», ont-ils relevé. Un communiqué final sanctionnant cette réunion sera rendu public aujourd'hui. Pour les animateurs de ce mouvement, la démarche du pouvoir «relève du souci d'assurer sa propre pérennité que d'une résolution à traiter véritablement de la crise politique institutionnelle actuelle et lui apporter la solution consensuelle et rassembleuse qu'elle exige de manière pressante». Ces derniers précisent que les partis qui ont décidé de prendre part à ces consultations et qui initialement était partie prenante du pôle national seront éjectés.