Les Forces du changement, pôle national créé au lendemain de l'élection présidentielle du 17 avril par le candidat malheureux à ce scrutin, Ali Benflis, se prononceront le 19 mai sur l'offre du pouvoir concernant la révision de la Constitution. Ce mouvement, composé de 13 partis politiques qui ont tous soutenu le candidat Benflis – et reste ouvert à tous les acteurs politiques, personnalités nationales et composantes de la société civile qui partagent le souci d'opérer un changement en haut lieu – refuse d'agir dans la précipitation et de travailler au rythme imposé par le pouvoir. De l'avis des partis composant ce pôle, le timing choisi par le pouvoir n'est pas fortuit, il répond à des considérations purement politiques. «Nous sommes présents sur le terrain mais nous travaillons loin des feux de la rampe afin d'éviter les pressions du pouvoir. Ce dernier a choisi ce moment pour imposer la révision de la Constitution et accélère la cadence dans l'unique but de faire oublier la mascarade du scrutin du 17 avril dernier», pense Noureddine Bahbouh, leader de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS). Cet ancien militant du RND est persuadé que les pouvoirs publics veulent à tout prix tourner la page de l'élection présidentielle, d'où le travail de précipitation qui se fait autour de ce projet. M. Bahbouh confirme qu'Ahmed Ouyahia a déjà pris attache avec les responsables des partis politiques, y compris ceux de l'opposition, en vue de consultations autour de la Constitution. «Beaucoup de dirigeants de parti formant le pôle du changement et d'autres ont été saisi par Ouyahia qui les a informés de la réception, à partir d'aujourd'hui, du document portant propositions d'amendement formulées par la commission d'experts sur la révision de la Constitution», assure M. Bahbouh. Ce dernier note que les Forces du changement, sous la direction de Ali Benflis, vont étudier l'ensemble des propositions avant de se prononcer sur la question. «Le 19 mai, nous donnerons notre position par rapport à ce document et aussi sur notre participation ou pas aux consultations dirigées par Ouyahia», assure M. Bahbouh. Mais ce n'est un secret pour personne que Ali Benflis, initiateur de ce pôle, n'acceptera jamais de prendre part à un processus biaisé d'avance, d'autant plus que ses alliés et lui ne reconnaissent pas la légitimité du scrutin du 17 avril et ont remis sur le tapis le sérieux du pouvoir quant à ses choix politiques. Mardi dernier, les chefs des partis du pôle national ont tenu une réunion ayant pour ordre du jour l'examen de la situation politique générale et l'ouverture de consultations pour adopter une position quant à l'initiative du pouvoir concernant la Constitution. A l'issue de cette réunion, ils ont décidé d'engager des contacts avec les partis de l'opposition, notamment la Coordination pour les libertés et la transition, afin de coordonner leurs positions quant à ce chantier. Le pôle national comprend les partis El Fadjr El Jadid, El Amel, Algérie nouvelle, le Parti de la justice et de l'édification, le Parti de la réforme nationale, l'UFDS, le Courant démocrate, le Parti nationaliste algérien, le Front national des libertés, le Parti des nationalistes, le mouvement El Infitah, le Front du militantisme démocratique, le Mouvement des nationalistes libres ainsi que l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis.