Les souscripteurs du projet de 50 logements à la nouvelle ville Massinissa, du promoteur Mohamed Hamoudi, continuent à dénoncer «les dépassements et les malversations» de ce promoteur. Selon les victimes, qui se sont rapprochées de notre rédaction, ce promoteur poursuit toujours la vente des logements et des magasins, au motif de publication dans la conservation foncière. «Personnellement j'ai acheté 4 locaux pour mes filles et je les ai payé cash. En contactant le conservateur foncier, Abdelmadjid Boumazber, nous avons pris conscience que ce projet n'est pas publié à la direction de la conservation. Le directeur nous a informé qu'il a refusé de publier les locaux car ils ont été saisis et ils ne sont pas achevés.» a déclaré l'un des souscripteurs qui a préféré garder l'anonymat. C'est en février 2013 que les logements ont été mis aux enchères, selon les dires de Mohamed Dahi, un souscripteur étonné par les comportements inconcevables des différentes directions concernées. Comment ce promoteur a-t-il pu faire une chose pareille ? S'interroge-t-il, et d'expliquer que la loi exige d'un promoteur défaillant de déclarer son échec au fond de garantie, afin que l'Etat prenne en charge les projets qui traînent. D'autre part, c'est la direction des domaines qui a vendu le terrain à ce promoteur, et dans le cahier des charges, il y a un article qui stipule l'interdiction de la vente, de l'hypothèque ou de la location de ce terrain, car il ne lui appartiendra plus après l'achèvement des travaux, indique notre interlocuteur. Ce dernier ne comprend pas aussi sur quelle base la CNEP a accepté l'hypothèque du terrain à 9 milliards, et envisage maintenant de le mettre aux enchères. Les souscripteurs ont saisi, en mai 2013, les trois directions concernées : La direction du fond de garantie, la direction du logement et celle des domaines. Les responsables de cette dernière ont refusé d'accuser réception de la lettre envoyée et n'ont pas donné signe de vie. Que des promesses non tenues. Pourquoi tout ce refus et cette négligence de la part de l'Etat? demande-t-il. D'autres révélations plus sidérantes les unes que les autres sont faites sur ce promoteur qui aurait, décroché, à la fin de l'année 2013, un projet de logements avec la DLEP dans la wilaya de Mostaganem, s'indigne toujours à bout de nerf, Mohamed Dahi. «Il n'y a pas de communication entre les wilayas. Comment le laisser escroquer d'autre gens, alors qu' un mandat d'arrêt a été lancé contre lui pour une histoire de chèque sans provision ? Comment se fait-il qu'il ait bénéficié du même projet ?» Se demande-t-il encore. Maintes questions, qui restent sans réponses, angoissent notre interlocuteur, qui regrette l'absence de contrôle et de suivi des organismes administratifs. «Nous étions sous le choc quand nous nous sommes adressés à l'attaché du cabinet du wali, après notre sit-in tenu le 12 mai dernier. Il n'a pas trouvé mieux pour répondre à nos doléances que de nous dire que personne ne nous a forcé la main pour qu'on s'engage dans ce projet avec ce promoteur. Pourtant il a l'agrément de la part de l'Etat ! Nous sommes victimes de la loi 11-04 qui stipule que l'Etat participe aux logements LSP et qu'il doit veiller sur ces projets» s'étonne Mohamed Dahi et de poursuivre, non sans colère, que les acquéreurs s'interrogent sur le bien-fondé de la décision du juge du tribunal d'El Khroub. Ce dernier a signé l'accord de la saisie sans effectuer une étude approfondie des documents fournis. Selon lui, dans le jugement il y avait des contradictions entre la décision déclarée et la loi appliquée (l'article 636 du code civil et administratif). «Heureusement que le président de la Cour a pris en charge ce problème et il a pu le solutionner provisoirement. Mais jusqu'à quand ?» a-t-il conclu.