Aqua Sole est un projet de ferme aquacole marine dont la première pierre a été posée en septembre 2005 par le ministre de la pêche, à Sbiat, dans la commune de M'Saïd. Le chef de projet de la ferme est véhément dans la mise en cause du groupe régional d'exploitation de la BADR (GRE). Il accuse cette instance de sabotage du programme présidentiel de relance économique, en tenant pour preuve le refus de débloquer les crédits afférents à un projet inscrit dans le cadre du PRSE, un projet pour lequel la BADR avait donné son accord de financement. Résidant à Alger, le gérant, que notre interlocuteur nous passe au téléphone, soulève deux questions. Il s'interroge sur la raison des tergiversations de la banque dans le traitement du dossier puisqu'au lieu de lui opposer, en une seule fois, toutes les réserves qu'elle avait sur le dossier, elle lui a fait subir des rejets successifs ayant entraîné le préjudice d'une année de retard. « A titre d'exemple, l'on nous a demandé sans autre précision la souscription d'une hypothèque sur la ferme, ce que nous avons établi auprès d'un notaire contre le paiement de 3 000DA. Mais, une fois cette hypothèque déposée, le GRE la rejette pour exiger, non pas une hypothèque légale, mais, conventionnelle qui est délivrée contre le versement de 0,5% du montant du crédit ! ». Au final, la BADR vient de juger que les garanties présentées par l'investisseur ne sont pas suffisantes pour la libération des crédits. « Pourquoi la BADR n'a pas spécifié, dès le départ, qu'une telle hypothèque était insuffisante ? Pourquoi avoir laissé courir ? Et comment cela se peut-il alors que l'article 54 de la loi des finances complémentaire, pour 2005, stipule que la concession sur le domaine privé de l'Etat confère à son bénéficiaire le droit de constituer une hypothèque au profit des organismes de crédit ? », s'insurge le gérant. Du côté de la BADR, le DG du GRE admet que le dossier Aqua Sole aurait du être mieux diligenté et mieux traité sur la question de la pierre d'achoppement que constitue le volet garanties. A ce propos, il déplore le fait que la surface financière de l'investisseur soit bien trop modeste dans la mesure où elle se résume au dépôt de 100 millions DA d'apport personnel contre 664 dont 350 proviennent du FNDPA et 314 de la banque. « Par ailleurs, il nous est proposé en garantie, une hypothèque sur un droit de jouissance portant sur un terrain relevant du domaine privé de l'Etat, c'est-à-dire sur rien, puisque ce terrain est incessible. Que l'intéressé et ses associés consentent à une hypothèque sur d'autres biens, et la donne changera. » Du côté de la direction de la pêche, l'on se désole de la situation, promettant d'engager des démarches en vue de débloquer la situation.