L'attribution du Mondial 2022 au Qatar n'arrête pas de provoquer des remous. De nouvelles accusations de corruption viennent d'être lancées à l'encontre de cet émirat du Golfe. Le journal britannique Sunday Times a affirmé, hier, être en possession de documents attestant qu'un responsable qatari, en l'occurrence Mohamed Ben Hammam, ancien président de la Confédération asiatique de football et membre du comité exécutif de la FIFA, avant qu'il ne soit radié à vie en 2012 pour corruption, aurait versé près de 5 millions de dollars de pots-de-vin à des personnalités du monde footballistique, à travers le monde, afin qu'elles soutiennent la candidature de son pays pour l'organisation du Mondial 2022. C'est le 2 décembre 2010 que la FIFA avait confié l'organisation de cette édition (2022) de la Coupe du monde au Qatar. Ce dernier l'avait emporté, au 4e tour, face aux Etats-Unis par 14 voix contre 8. Depuis, des polémiques se sont déclenchées au sujet de la justesse d'une telle décision, notamment en raison des fortes chaleurs y régnant dans ce pays, surtout en été. Certains ont alors proposés de faire jouer ce Mondial en hiver. Et le 16 mai dernier, le président de la FIFA, Sepp Blatter, a reconnu que confier l'organisation du Mondial 2022 au Qatar était «une erreur». Une situation qui a provoqué des suspicions et poussé certains à enquêter. Allant dans le détail, Sunday Times signale que Mohamed Ben Hammam aurait versé des sommes en guise de pots-de-vin, d'une valeur de 200 000 dollars, à 30 présidents de fédérations africaines. Le journal rapporte également que le responsable qatari a versé 1,6 million de dollars à Jack Warner, ancien vice-président de la FIFA, avant qu'il ne démissionne en 2011 et également ancien président de la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et Caraïbes). Bien évidemment, le comité qatari d'organisation de la Coupe du monde 2022 a nié, selon le journal, tout lien avec Ben Hammam. Suite à ces révélations des députés britanniques réclament une enquête. Par ailleurs, l'un des vice-présidents de la FIFA, le Nord-Irlandais Jim Boyce, a affirmé que si l'enquête menée par le juge new-yorkais, Michael Garcia, président de la chambre d'investigation de la FIFA, confirmait ces accusations, il ne serait pas «contre un nouveau vote». Se dirige-t-on, tôt au tard, vers le retrait de ce Mondial au Qatar ? En tout cas, il est clair que cette situation, avec son lot d'accusations de corruption et de polémiques autour des conditions climatiques ou de celles des travailleurs des chantiers, nuit énormément à la FIFA. Cette dernière va forcément réagir. Et il se pourrait que ce soit à l'encontre des intérêts du l'émirat.