Riche de 19 articles touchant à tous les aspects de la vie, la charte se veut être une réponse à toutes les questions qui interpellent les musulmans français. Comme, par exemple, le principe de la laïcité, le vivre-ensemble, la citoyenneté, mais aussi et surtout la position des musulmans vis-à-vis du problème du radicalisme et de l'extrémisme religieux. Pour Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris et président du CFCM, le but de cette charte est de donner des réponses précises et convaincantes à de nombreuses questions posées par les citoyens musulmans, telles que la règle concernant le port du voile, le respect d'autrui ou même le calendrier des fêtes musulmanes. M. Boubakeur a rappelé que les musulmans de France doivent adopter le principe de la laïcité et de la modernité. En d'autres termes, aller vers un mode de vie et de pensée qui respecte les droits de l'homme et qui reconnaisse l'égalité entre la femme et l'homme. Interpellé sur l'affaire Nemmouche, cet extrémiste soupçonné d'avoir tué trois personnes dans un musée juif à Bruxelles, le recteur de la Mosquée de Paris a condamné cet acte et dénoncé le phénomène de violence et d'extrémisme religieux qui revient en force, ces derniers temps, en Europe et en France. «La communauté musulmane dans sa large majorité est loin de la violence et ne se reconnaît pas dans ces actes. C'est une minorité extrémiste qui les commet au nom de l'islam et dont elle ignore les principes et fondements» a-t-il expliqué. M. Boubakeur a également appelé les musulmans de France à plus de vigilance et à ne pas tomber dans les discours manipulatoires des djihadistes. «Merah et Nemmouche ne sont en aucun cas les représentants des musulmans de France» a ajouté, de son côté, Anouar Bribèche, vice-président du CFCM, qui a assuré «que la nouvelle charte traite de toutes les problématiques auxquelles les musulmans sont confrontés». A titre d'exemple et voulant corriger l'idée négative et répandue sur le djihad, l'article 9 de la charte du CFCM explique que le «djihad signifie notamment la lutte et l'effort sur soi-même, accomplissant le bien. Cette action a surtout une dimension spirituelle, consistant à œuvrer de son mieux pour accomplir le bien». L'article 17 évoque le rôle important des aumôniers dans les prisons françaises. Ce sont eux qui sont en relation directe avec les prisonniers. Ils sont donc capables de les aider à surmonter leur peine et ne pas être influencés par des discours djihadistes et terroristes qui fabriquent de la chair à canon pour les groupes terroristes dans le monde. A condition qu'on leur donne les moyens et un statut.