Prévue pour le 1er juin, l'application de cette mesure a été ajournée. Le ministère du Commerce et celui de l'Agriculture font machine arrière au sujet de l'application de la mesure relative au contrôle de l'utilisation par les laiteries de la poudre de lait subventionnée. Si elle a été officiellement reportée à janvier 2015, pour «des raisons pratiques», si on s'en tient aux propos d'un haut responsable du département du Commerce, il n'en demeure pas moins que cette mesure a déjà suscité de vives réactions de la part de l'Association de protection et orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) qui s'est farouchement opposée à son application. Prévue pour le 1er juin dernier, l'application de cette instruction interministérielle a été ajournée, selon les explications du même responsable, repris par l'APS, en raison d'une importante disponibilité de stocks d'emballage résiduel déjà pré-imprimé. «On a décidé de reporter la mis en œuvre de cette instruction afin de ne pas pénaliser les producteurs disposant déjà d'importants stocks d'emballage», a souligné Abdelhamid Boukahnoun, directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce. Or, cette mesure a été largement contestée par l'Apoce qui a demandé au ministère de la revoir. Le président de cette association, Mustapha Zebdi, avait émis comme réserve sur l'ajout de l'amidon de maïs comme traceur, à raison de 0,5 g à chaque 100 g de poudre de lait. «Très riche en sucre, ce qui peut nuire aux consommateurs diabétiques dont le nombre dépasse les deux millions en Algérie», avait notamment mis en garde M. Zebdi. Mais, selon M. Boukahnoun, «l'objectif de cette instruction est de s'attaquer surtout aux tricheries et aux tromperies sur la qualité substantielle des produits qui bénéficient d'une subvention de l'Etat». Cette mesure (d'ajout d'amidon), poursuit-il, «est pratiquée par plusieurs pays qui subventionnent ces produits sensibles sans oublier que plusieurs aliments contiennent déjà de l'amidon, donc on ne peut parler de risques sur la santé», a-t-il rassuré. Il reste que l'Apoce, qui avait réclamé que l'application de l'instruction soit retardée, a réussi à avoir gain de cause. L'association avait notamment demandé de revoir la question de l'adjonction du traceur, en apportant des garanties de santé et préconisé à ce que le traceur utilisé ne soit pas mis dans le mélangeur de la laiterie, mais introduit par le pays d'origine. Publiée le 5 mars dans le cadre de l'accompagnement du secteur de l'agriculture dans l'organisation de la filière lait, l'instruction vise à faciliter, également, les opérations de contrôle pour que ce produit ne soit pas détourné de sa finalité, à savoir la production de lait en sachet administré depuis 2001 à 25 DA.