-Samedi : L'Algérie est félicitée par le G7 pour son rôle actif dans la résolution de la crise malienne. A défaut de la légitimité nationale, le pouvoir se contente de la légitimité internationale, comme celle que lui confère sa nouvelle position de titulaire du conseil d'administration du BIT. L'Algérie, championne du droit des travailleurs. Entre-temps, Ghoul qualifie son parti de «républicain et au service de l'Etat». Depuis quand Bouteflika et Etat sont-ils synonymes ? -Dimanche : Légitimité internationale encore. Fabius est à Alger et il rend «hommage au rôle pacificateur de l'Algérie.» Lui, Français, a le «privilège» de rencontrer Bouteflika et converser avec lui, alors que nous Algériens sommes encore à l'affût d'une parole. Fabius est venu parler de sécurité régionale, alors que le pouvoir peine à assurer la sécurité nationale. En effet, des violences éclatent à Ghardaïa en dépit d'un important dispositif policier. -Lundi : Journée d'effondrements dans le pays aujourd'hui. A Oran, un mur cède et ensevelit sous ses décombres quatre membres d'une famille. A Alger, c'est un ancien dépôt de textile qui est tombé, blessant une vieille dame au passage. Entre-temps, Fabius pique du nez lors d'une conférence de presse avec des officiels algériens. Le ministre français se rend enfin compte des effets soporifiques de la rhétorique stérile que nous subissons depuis 1962. -Mardi : Melting-pot politique à Alger où anciens Premiers ministres, islamistes, socialistes, et autres démocrates se réunissent pour engager une transition. Le wagon de l'opposition n'a pas fini de se coltiner les «mahrouqines» de la politique. Sinon, une nouvelle déclaration d'Alger est née et elle engage trois groupes du Nord-Mali à dialoguer avec le gouvernement. Entre-temps, la première victime algérienne du coronavirus s'éteint dans l'indifférence générale. -Mercredi : Benflis trouve que la conférence sur la transition «a créé une dynamique de convergence des forces politiques de l'opposition». Une convergence entre un ex-FLN et des ex-FIS ne relève plus de la dynamique mais du fantasmagorique. Entre-temps, Sellal, goguenard, demande «une transition, pour quoi faire ?» Après tout, le pays va très bien et ira encore mieux avec l'acceptation du plan d'action du gouvernement par les sénateurs. -Jeudi : Grine entend «assainir» le champ médiatique algérien, notamment en exerçant une pression malsaine sur les annonceurs. En clair, soyez pro-système ou ne soyez pas ! Mais attention, le ministre est «attaché à la liberté d'expression». Entre-temps, après des examens scolaires qui se sont déroulés dans des conditions satisfaisantes, Benghabrit persiste et signe : «Les engagements pris avec les enseignants seront appliqués». Une lueur d'espoir dans un océan d'affliction.