Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, a déclaré à Alger, qu'"Il faut trouver des voies et moyens pour aider davantage les PME-PMI des deux pays à travailler en commun (...) c'est beaucoup plus facile de travailler avec l'Algérie qu'avec les autres pays". D'ailleurs le chef de la diplomatie française a tenu à indiquer que la France n'est jamais intervenue en faveur de ses entreprises sur le marché de l'exploration du gaz de schiste en Algérie. Ainsi et concernant la règle 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie, le ministre français a indiqué encore une fois que son gouvernement se préserve de s'ingérer dans une mesure prise souverainement par l'Algérie. Toutefois, a-t-il poursuivi, les chefs d'entreprises "souhaitent pour leur part, des formes plus souples pour booster les échanges économiques entre les deux pays qui sont loin de ce que nous souhaitons". Selon M. Fabius, les chefs d'entreprises veulent la stabilité et la rapidité d'exécution. "Deux facteurs absolument essentiels", a-t-il jugé.
Exploration du gaz de schiste en Algérie M. Fabius a affirmé que, "le gouvernement algérien décide de ce qu'il a à faire, la France n'a pas à s'ingérer dans ces débats". Mieux encore, le chef de la diplomatie française a également tenu à démentir l'information selon laquelle des entreprises françaises du secteur de l'énergie auraient demandé à la France de dissuader l'Algérie d'explorer le gaz de schiste. "J'ai lu qu'il y aurait eu une demande d'intervention de la France ou de telle ou telle entreprise pour dissuader l'Algérie d'explorer le gaz de schiste, il n'en est absolument rien", a-t-il précisé. Accompagné d'une forte délégation composée de parlementaires, de hauts responsables du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international et d'une vingtaine de chefs d'entreprises, le ministre français des Affaires étrangères a entamé dimanche une visite officielle de deux jours en Algérie à l'invitation de son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Cette visite s'inscrit dans le cadre de la "convention bilatérale portant création du comité intergouvernemental de haut niveau", conclue entre les deux pays en décembre 2013 qui prévoit l'instauration d'un dialogue politique régulier entre les deux pays au niveau des Premiers ministres, des ministres des Affaires étrangères et des secrétaires généraux. Concernant le partenariat algéro-français celui-ci sera ouvert à tous les secteurs prioritaires de l'Algérie", a affirmé hier le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamara. Ce partenariat est lié également "au plan quinquennal de développement national", a indiqué M. Lamamra en marge du débat du plan d'action du gouvernement au Conseil de la nation, soulignant que la visite de son homologue français s'inscrivait dans le cadre de la stratégie entre les deux pays décidée par les présidents des deux pays lors de la visite en Algérie du president François Hollande. "Il s'agira d'axer la concurrence entre les partenaires autour du seul interêt de l'Algérie", a soutenu M. Lamamra. A noter que sur ce plan économique, la France est le principal fournisseur de l'Algérie mais est talonnée par la Chine. C'est aussi le premier investisseur étranger dans le pays, hors hydrocarbures.
Le rôle pacificateur de l'Algérie en Afrique mis en relief Sur le plan politique, le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, a rendu hommage à l'Algérie pour son "rôle pacificateur" dans la région, notamment au Mali. "Je rends hommage à l'Algérie pour son rôle pacificateur au Mali et dans la région" a indiqué M. Fabius lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Affirmant que l'Algérie et la France ont une "vision commune sur des sujets qui préoccupent les deux pays comme le Mali", le ministre français a souligné à cet égard que les deux pays sont "très attachés à la sécurité". "L'analyse de l'Algérie et de la France est convergente voire identique sur les questions régionales. Nous sommes deux pays de paix qui travaillent pour la paix et la sécurité, attachés au développement de la sous-région et de tout le continent africain", a ajouté M. Fabius. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué que dans toute médiation internationale, la transparence est la règle vivement recommandée pour amener les parties en conflit à trouver un terrain d'entente et parvenir à un règlement définitif à leur divergence. Il a rappelé que la coordination de l'Algérie avec l'ensemble des parties concernées par les conflits en Afrique a toujours été "complète et parfaite", assurant qu'il "n'y a absolument pas" une rivalité entre les médiateurs, mais plutôt une "complémentarité" dans les efforts. Concernant la situation en Libye, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que les pays du voisinage se sont réunis à deux reprises "en consultation officieuse" pour les aider à "sortir de cette conjoncture difficile". Interrogé sur une opération militaire algéro-française dans le sud de la Libye, M. Lamamra a indiqué que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal "a eu l'occasion de démentir cette information". Enfin, M. Fabius devrait être reçu hier par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Il devrait aussi avoir des entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb .