«Pour le bien de la wilaya, ceux qui sont concernés par l'expropriation doivent se plier à la réglementation régissant les indemnisations». C'est ce qu'a déclaré le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, en visite de travail, jeudi passé, dans la wilaya de Béjaïa, à propos des opposants à l'expropriation au profit du passage de la pénétrante autoroutière Béjaïa-Ahnif. Si cette visite a permis au tout nouveau ministre de s'imprégner de la réalité «complexe» du terrain dans la wilaya, elle n'a toutefois rien de concluant au sujet des projets en souffrance. En particulier celui de la pénétrante autoroutière, en berne depuis son lancement en avril 2013 en raison, principalement, d'oppositions citoyennes aux montants d'indemnisations fixés par la direction des Domaines. Le gouvernement campe donc sur sa position de maintenir le barème tel quel, tandis que dans beaucoup de communes, nombreux sont les citoyens qui s'opposent fermement à l'expropriation. Et cela est loin d'être le seul problème. A Amalou, Abdelkader Kadi, qui a inspecté le point de passage de la pénétrante, a été interpellé par le maire de cette circonscription qui lui a fait part d'une liste de problèmes. Les huit kilomètres d'autoroute qui traverseront cette commune passeront très près de certaines habitations (1,5 mètre pour certaines). Aucune solution n'est trouvée pour les propriétaires de ces biens, selon le maire, tout comme les propriétaires des résidus de terrains concernés par l'expropriation. Ces citoyens demandent à ce que ces parcelles résiduelles soient rachetées par l'Etat, selon le maire. Il va sans dire que des cas pareils sont fréquents sur l'ensemble du tracé de l'autoroute. Par ailleurs, le ministre a inspecté le tracé de 21 kilomètres sis à Amizour où se concentre l'essentiel des travaux. Ceux du déplacement des réseaux sont encore en cours, a-t-on constaté, tandis que l'entreprise réalisatrice CRCC/SAPTA poursuit l'opération de décapage et de débroussaillage. Même s'agissant de terrains domaniaux, exempts de toute apposition, force est de constater que la cadence des travaux est tout sauf effrénée. D'ailleurs, des élus ont interpelé le ministre sur cet état de fait, en préconisant le travail de nuit pour donner un coup d'accélérateur au projet.