Les travaux d'ouverture de la pénétrante autoroutière de Béjaïa bouclent leur cinquième mois sans que le groupement d'entreprises algéro-chinois, Sapta-CRCC, n'ait encore reçu l'ordre de service (ODS). La conséquence de l'absence de ce document-clé fait que les Chinois de la CRCC ont un matériel, acheminé par bateau depuis leur pays, bloqué au niveau du port. Les services des Douanes ne pouvant le libérer sans le dépôt d'une copie du marché. «L'ODS doit être signé cette semaine», a promis le ministre des Travaux publics, Farouk Chiali, qui a visité, hier, un point du tracé de la pénétrante au niveau d'Amizour. Le 7 octobre dernier, le ministre avait visité le même projet et avait déclaré avoir «demandé, il y a quatre jours, à l'Agence nationale des autoroutes (ANA) de faire le nécessaire et de fournir tous les documents» qui permettent à la CRCC de récupérer son matériel et débloquer d'autres situations administratives en suspens. Le ministre avait alors estimé que sur ce plan, aucun problème ne se posait. Deux mois plus tard, le marché n'est toujours pas signé. La raison, susurre une source, est qu'il fait l'objet d'une «réserve suspensive». De quelle nature ? On n'en dit pas plus. Farouk Chiali a exigé que le matériel en question soit à Béjaïa au bout d'une semaine pour renforcer un chantier dont la cadence ne satisfait pas tout le monde. En deux mois, seuls deux kilomètres de plus ont été ouverts, atteignant un couloir de 23 km. Pendant la même période, le chantier n'a été renforcé que d'une vingtaine de travailleurs, essentiellement des nationaux. Seule satisfaction : les plannings de travaux, exigés par le ministre lors de sa visite d'octobre, sont là, avec des prévisions de réception par tranches. La réception de la première tranche de 33 km est prévue pour le 31 décembre 2015, la deuxième pour le 28 février 2016 et la dernière, d'Akbou à Ahnif (Bouira), le 30 avril 2016. Ce qui va au-delà du délai de réalisation promis de 30 mois. «On fera tout le nécessaire pour réduire ce délai», a encore promis Farouk Chiali, interpellé au sujet des indemnisations. Une opposition s'est manifestée au niveau du 10e kilomètre et à Boudjellil, où des propriétaires terriens s'opposent au passage d'un gazoduc, à déplacer pour les besoins de la pénétrante. «Les montants des indemnisations ne sont pas définitifs concernant Boudjellil», informe le ministre, qui programme déjà de revenir à Béjaïa le 1er mars prochain.