La fête de la cerise qu'organise, chaque année, le comité de village en collaboration avec l'association de l'environnement et l'APC d'Iboudrarène encourage le retour des villageois. Déserté par sa population lors de la décennie noire, le village Ait Allaoua, dans la commune d'Iboudrarène (60 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou) commence à reprendre vie. Et pour cause, des habitants de cette bourgade perchée aux pieds des majestueux monts du Djurdjura, reviennent dans leur terre natale. La fête de la cerise organisée, jeudi et vendredi derniers, par le comité de village en collaboration avec l'association de l'environnement et l'APC d'Iboudrarène est comme une sorte de déclic pour le retour des villageois. Cette manifestation qui enregistre, cette année, sa cinquième édition crée une animation particulière dans cette localité où tous les citoyens se mobilisent comme un seul homme pour la réussite de l'événement. Ce dernier draine, d'ailleurs, des milliers de visiteurs qui viennent de différents horizons, histoire de savourer des moments de détente dans ces endroits féeriques de part leur implantation au cœur d'une beauté sauvage admirable. Nouredine Ait Allaoua, président de l'association communale de l'environnement, estime que l'objectif de cette activité est de faire connaître cette région aux potentiels touristiques authentiques, relancer l'agriculture et surtout encourager les villageois à retourner dans leur bourgade. Il est, en somme, utile de préciser que seuls 105 citoyens parmi les 600 habitants d'Ait Allaoua sont revenus pour vivre dans ce village. Notre interlocuteur a souligné aussi que l'APC encourage le retour de la population vers cette bourgade, notamment avec la distribution d'un important quota d'aides à l'habitat rural. Un septuagénaire du village a également ajouté que même si on constate le retour des habitants, il n'en demeure pas moins que la population fait face à plusieurs autres problèmes comme celui de l'eau potable et la salle de soins qui n'est pas opérationnelle faute de moyens. «Nous avons une salle de soins achevée mais, elle n'est pas mise en service. Il n'y a même pas d'infirmier», déplore-t-il. Par ailleurs, pour revenir à la fête de la cerise, il est à souligner, selon M. Ait Allaoua, que l'édition 2014 a regroupé pas moins de 25 participants à cette manifestation qui s'est étalée sur trois jours en vue de promouvoir ce fruit et faire sortir, par la même, la localité de sa torpeur quotidienne. «Nous avons eu une très bonne récolte cette année. Elle est estimée à environs 100 quintaux», affirme-t-il. Enfin, Ait Allaoua, longtemps oubliée, est sorti de l'anonymat grâce à la solidarité de ses habitants qui organisent des activités qui font venir les visiteurs dans ce village chargé de beaucoup d'histoire et qui fût, durant la guerre de libération nationale, l'un des refuges potentiels des moudjahidine. Il a été bombardé par l'armée française en 1957. Saïd Fréha, animateur de l'émission, «Portrait de mon village» diffusée, chaque semaine, sur les ondes de la radio nationale Chaine II, a, d'ailleurs, fait un grand travail de mémoire, en recueillant des témoignages des vieilles et vieux de cette bourgade. «Il est très important de recueillir des temoignages de ces personnes car, il s'agit d'un trésor pour l'histoire de notre pays. Je tiens à remercier, au passage, tous les organisateurs de cette manifestation, à l'image de Abdenbi Oularbi et Ramdane Hamidi qui nous ont beaucoup aidé dans la réalisation de notre émission», nous dira Saïd Fréha.