Les ouled Touat d'Aïn Témouchent ont célébré dans la joie et la fierté leur waada annuelle dans le quartier populaire de Sidi Saïd où est domiciliée leur zaouïa. Ainsi, ils ont ouvert le cycle des waadas dans cette wilaya. Des troupes touaties venues des villes d'Adrar, Oran, Sougueur, Saïda et Tiaret ont participé aux côtés des deux témouchentoises à un festival folklorique riche en couleurs du Grand Sud et ont brisé, durant trois jours, le stress et la monotonie qui ont incubé la ville durant toute l'année. En fait, la waada a été inaugurée par les Moqadems des cinq troupes conviées le vendredi dernier après la prière de Maghreb par la récitation de la selka (60 hizbs du Saint Coran). Au deuxième jour, le bal festif a commencé par la levée des drapeaux lors de la hadra (cérémonie rituelle d'ouverture). Les troupes ont animé des danses rythmées en accord avec le chant aux paroles puisées du répertoire socioreligieux, aux percussions des galals et tonalités musicales de chekwa (cornemuse traditionnelle). Toute danse se termine par les déflagrations du baroud. Au dernier jour, toutes les troupes ont défilé le long de certaines avenues et ont joué dans certaines places publiques. Les habitants de la ville ont passé d'agréables moments pleins de spectacle et de joie populaire. Ils ont bien découvert un patrimoine culturel qui a échappé de justesse à la disparition à l'issue des tristes décennies qu'a vécues le pays. Dans ce contexte, B. Ahmad, Moqadem de cette zaouïa de Sidi Saïd, dira : «Nous avons organisé difficilement cette waada par nos propres moyens et sans aucune aide des pouvoirs publics. Ce patrimoine, légué de nos parents qui se sont installés à Aïn Témouchent au début du XVIIIe siècle, survit encore grâce à notre attachement à notre identité culturelle et notre nif. Nous essayons, tant bien que mal, d'enrôler nos enfants pour prendre le relais».