Le bureau fédéral se réunira samedi 19 juillet à Sidi Moussa. Plusieurs points sont inscrits à l'ordre du jour de cette réunion qui marquera le début de la nouvelle saison footballistique (2014-2015). Cette réunion intervient quelques jours seulement après la fin de la Coupe du monde 2014, durant laquelle l'équipe nationale s'est illustrée en se qualifiant pour les 8es de finale, et doit se concentrer sur l'essentiel (travail de formation et de développement tourné vers les jeunes et leur encadrement) et tourner le dos à l'accessoire (le bling-bling et discours vaseux sans aucune emprise sur le football amateur). Le moment est donc tout indiqué pour se projeter vers l'avenir en ouvrant les chantiers qui pérenniseront la présence du football algérien, à travers ses différentes sélections, dans le gotha du football continental et international. Nul, dans cette perspective, ne peut faire l'impasse sur l'essentiel, à savoir la refondation du football à travers la mise en place d'une véritable politique de formation des jeunes qui, malheureusement, semble avoir été totalement occultée au profit de l'appel aux joueurs formés ailleurs. Cette stratégie suivie d'effets positifs (double qualification des Verts à la Coupe du monde 2010 et 2014) n'exonère en rien la fédération de ses missions et obligations envers le football national soutenu à bout de bras par l'Etat (financement, infrastructures) avec un retour sur investissement presque nul. A ce titre, on ne peut passer sous silence la mise en boîte des sélections de jeunes «montées» à l'occasion d'événements ponctuels et qui disparaissent juste après pour laisser place au vide sidéral qui berce la «vie» de ces sélections sans avenir. Il faut peut-être prendre exemple sur les pays qui s'illustrent dans les compétitions footballistiques et qui surfent sur leurs performances dans les grandes compétitions pour renforcer la puissance de leurs clubs à travers une organisation fiable et performance qui ne laisse aucune place au bricolage. C'est loin d'être le cas en Algérie. Deux exemples, seulement, l'attestent. Le premier concerne ce qui est qualifié pompeusement de football professionnel alors qu'en fait il ne s'agit, ni plus ni moins, que d'un football informel, sans règle, et qui ne repose sur aucun projet sérieux. L'épisode du plafonnement des salaires, qui a fait l'objet d'un long paragraphe dans le communiqué qui a sanctionné la réunion du bureau fédéral du 25 mai dernier, a étalé au grand jour les errements dans la gestion de ce dossier. Professionnalisme informel Après avoir rappelé l'accord entre les présidents de club sur le plafonnement des salaires conclu à la fin de 2013, il avait instruit la Ligue de football professionnel sur la nécessité du respect de ce qu'avaient décidé les présidents de club. Cette démarche, dénoncée par quelques voix, ne tenait pas compte de l'arsenal juridique qui interdisait le recours à ce type d'injonction et surtout qui déniait le droit des footballeurs-travailleurs. Pendant la Coupe du monde, la Ligue professionnelle a fait marche arrière en laissant tout le loisir aux présidents de club et aux joueurs de négocier leur contrat comme bon leur semble… sans aucune limite. Cette décision a été inspirée, indique une source fafienne, par des hommes qui ont pignon sur rue… et une grande influence sur les «décideurs» du football. Au lieu de menacer les joueurs sur la question des salaires, la fédération et la ligue seraient mieux inspirées de mettre en place un organe de contrôle de l'argent qui circule dans le football professionnel et de prendre toutes les mesures indiquées pour protéger l'intégrité de la compétition. C'est leur devoir. Faut-il attendre la banqueroute financière qui s'annonce à l'horizon pour agir (en retard) ? Les pouvoirs publics, eux aussi, sont interpellés par ce qui se passe en matière d'aide et de financement du football professionnel. Les walis et les présidents d'exécutif communal savent-ils qu'ils enfreignent la loi en offrant généreusement des millions de dinars aux pensionnaires des Ligues 1 et 2 ? Donner de l'argent aux SSPA est une grave infraction punie, normalement, par la loi. Cette dernière et les textes indiquent que les pouvoirs publics peuvent aider financièrement les clubs professionnels. A ce jour, malheureusement, aucun club ne possède ni le statut ni la licence professionnelle. En définitive, l'Etat délie sa bourse au profit de sociétés par actions, chose qui est en soi un délit. Le second exemple, touche à un point sensible. Celui du football amateur et des petites catégories. C'est deux segments sinistrés. Les amendements pour la saison 2014-2015, chapitre «frais d'engagement et pénalités de retard dans l'enregistrement des licences» est une chose absurde. Ces deux points coûtent excessivement cher aux clubs amateurs. Beaucoup voient à travers ces exemples une volonté manifeste d'anéantir le football amateur.