Annoncé en grande pompe par les responsables du football national, en mars dernier, suite à une réunion interministérielle, élargie aux responsables de la Fédération algérienne de football (FAF), le passage au professionnalisme et la mise sur pied du premier championnat de football professionnel en Algérie sont actuellement la priorité de la FAF et même du gouvernement. Une priorité dont les contours demeurent des plus flous à moins d'un mois de la date butoir du 30 juin. Date fixée par les responsables du football national pour le dépôt des dossiers par les clubs pour approbation par la commission de licences de clubs de la FIFA, chargée de les examiner et de donner par la suite son quitus aux clubs qui répondront aux normes exigées, à prendre part au premier championnat professionnel de football, fixé pour le mois de septembre prochain. Un grand projet, au demeurant révolutionnaire pour le sport roi en Algérie, avec l'apport que comptent apporter les pouvoirs publics, avec une batterie de mesures en termes de financement (10 milliards de centimes d'aide pour chaque club professionnel) et d'infrastructures (des assiettes pour l'aménagement de terrains) qui vont dans le sens du passage au professionnalisme, sans toutefois soumettre une stratégie bien définie et une feuille de route bien précise, avec les règles et le cahier des charges soumis à nos clubs, appelés à quitter leur habit de formation amateur à celui de société commerciale et professionnelle éligible pour prendre justement part à ce premier championnat professionnel, laissant ainsi la question du comment de ce passage au professionnalisme dans un flou total. Dans cette perspective, la Fédération algérienne de football, lors de sa première réunion avec les présidents de club, le 6 mai dernier, avait donné les orientations aux formations de l'élite et de la D2, de se constituer en sociétés commerciales et préparer leurs dossiers pour le passage au professionnalisme. Le flou A partir de là, plusieurs clubs ont tenu des AG extraordinaires pour leur changement de statut et c'est là que les premières embûches apparaissent, notamment pour les clubs de D2, qui se sont retrouvés dans un premier temps exclus de ce premier championnat, après un communiqué laconique publié par les instances footballistiques à l'issue du bureau fédéral tenu mardi dernier, et le premier cafouillage de M. Mecherara qui lancera mercredi aux responsables des clubs qu'il n'était même pas au courant dudit communiqué, qui avait fixé la composante des trois groupes qui animeront le championnat de D2 de la saison prochaine, les excluant de facto du passage au professionnalisme. Une première bourde, corrigée dès le lendemain jeudi, par la FAF, à travers un autre communiqué laconique à l'intention des clubs qui étaient en D2 durant la saison 2009/2010 qu'« ils sont éligibles au professionnalisme », en précisant qu'« il appartient à ces clubs de se transformer en SPA et de répondre aux exigences demandées, notamment celles concernant les critères de la licence FIFA des clubs ». Un point où résident toute la cacophonie et le flou de ce passage annoncé au professionnalisme. En effet, à 24 jours du délai fixé pour le dépôt desdits dossiers, aucun texte de loi ni directives n'ont encore vu le jour à ce propos pour gérer ce championnat professionnel, au moment où les rares directives annoncées à travers un communiqué de la LNF, il y a deux semaines, a vite fait de disparaître étrangement du site de l'instance footballistique, sans parler de la grande énigme qu'est le cahier des charges auquel devront se soumettre nos clubs et toujours pas de communiqué. Idem pour le statut du joueur professionnel et sur cette ligue professionnelle qui aura à gérer la compétition professionnelle qui demeure un secret de Polichinelle, pour la simple raison qu'aucun projet digne de ce nom avec une réelle stratégie n'a été préparé pour la mise en œuvre de ce championnat. Une situation qui pousse à se demander si la FAF et la LNF sont les véritables pilotes de ce chantier de la professionnalisation du football, eux qui semblent naviguer à vue et tête baissée, alors que certaines indiscrétions expliquent que le MJS, de son côté, serait en train de préparer une batterie de textes et de décrets, dans la mesure où la mise en œuvre de ce projet émane, à son origine, des pouvoirs publics. Un passage au professionnalisme dont les contours sont loin d'être définis, avec le grand cafouillage dans lequel ne cessent de patauger les responsables du football national, qui semblent avoir été pris de court et forcés de passer au professionnalisme, comme exigé par la FIFA et la CAF avec cette peur de voir nos clubs, privés de compétition interclubs avec leur statut actuel.Le championnat professionnel lancé dans la précipitation, sans que personne entrevoit son aboutissement, reste l'une des grandes interrogations à l'approche de cette date butoir du 30 juin au moment où les bureaux de la FAF et de la LNF connaîtront une vacance déconcertante avec tout ce beau monde qui est préoccupé par la sélection et le Mondial sud-africain.