Les résidents menacent de poursuivre leur protestation pour les prochains jours. La colère des habitants du bidonville Fellahi, jouxtant la cité Sarkina n'est pas près de s'estomper. Après plusieurs actions de contestation, qui se sont traduites par la fermeture jeudi durant toute la journée, et vendredi entre 17h et 22h, de la partie du boulevard de l'ALN, située entre le rond-point de la cité Emir Abdelkader et la cité Sakiet Sidi Youvef (ex-BUM) et des différents accès aux cités Sarkina et Ziadia, ces habitants que nous avons rencontrés hier menacent de recourir aux mêmes actions durant les jours à venir, si les autorités locales ne procèdent pas, comme promesse leur a été faite, à leur relogement. Il serait utile de préciser que le bidonville Fellahi compte près de 600 familles, vivant pour certaines depuis des décennies dans des conditions lamentables, été comme hiver, comme chacun peut l'imaginer. Ces familles ont été recensées en 2002, 2007 et 2010. Selon, leurs représentants, elles devaient être relogées dans le cadre du programme de wilaya de résorption de l'habitat précaire (RHP) à l'unité de voisinage 16 de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Ils affirment avoir reçu à cet égard des décisions de pré-affectation de logements après s'être acquittés des frais notariaux en date de février 2013. Le président du comité de quartier, Aissa Bsikri rappelle à ce propos que le wali leur avait promis à cette époque qu'ils seront recasés dans un délai de quatre mois. Des promesses en l'air, estime-t-il, ce qui les a contraints à recourir à ce genre d'actions. Et de poursuivre : «Nous sommes conscients que le fait de fermer la route crée des difficultés aux citoyens de la ville, mais que voulez-vous qu'on fasse. Il est malheureux de constater que c'est le seul langage que comprennent les autorités locales, restées sourdes à nos doléances, malgré nos multiples démarches auprès de la daïra et de la wilaya pour nous faire entendre. Il a fallu qu'on sorte dans la rue pour qu'une délégation des habitants soit reçue jeudi passé par le chef de daïra lequel nous a promis, pour nous faire patienter encore, que nous serons relogés avant la fin de l'année. Un discours destiné à nous endormir et auquel nous ne croyons plus. Nous avons décidé donc de continuer à leur mettre la pression. Nous allons fermer une nouvelle fois le boulevard de l'ALN dès demain matin (dimanche NDLR) et continuerons nos actions de protestation jusqu'à ce qu'ils se décident à nous reloger». Notons que nous avons tenté de joindre au téléphone les services de la daïra pour des éclaircissements sur le cas de ces habitants mais la personne au bout du fil nous a répondu qu'aucun responsable habilité à parler avec la presse n'était présent.