Afin de résoudre la crise de Ghardaïa, «le pouvoir en place se contente, en guise de démarche, d'expédients de courte vue et de recettes obsolètes», estime le pôle des Forces du changement. Le pôle des Forces du changement – créé par Ali Benflis et renfermant plusieurs partis et personnalités politiques – a tenu hier une réunion de coordination au cours de laquelle les participants ont évalué les derniers développements survenus au plan national et arabe. Au niveau national, les membres de ce pôle ont dressé un constat des plus négatifs dans différents domaines, de la restriction des libertés à l'abus de pouvoir en passant par les positions ambiguës et contradictoires du pouvoir. Le pôle déplore l'attitude du pouvoir vis-à-vis de l'opposition, qui pourtant s'acquitte de ses missions dans le respect des lois de la République. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette rencontre, les membres de ce front ne lésinent pas sur les mots. Ils dénoncent la persistance du pouvoir dans ses pratiques non démocratiques, et ce, au moment où, paradoxalement, il prétend mener une révision constitutionnelle au nom d'une promotion des libertés qu'il endosse et d'un renforcement du rôle de l'opposition nationale qu'il dépossède systématiquement de ses droits les plus légitimes. «Tout dans le comportement de ce pouvoir contredit les intentions qu'il affiche tant l'abus de pouvoir, le déni des droits et la négation des libertés sont dans sa nature intrinsèque. De telles pratiques suffisent par elles-mêmes à valider les appels qui s'amplifient à un changement visant à assurer l'avènement d'un ordre démocratique», notent les Forces du changement. L'autre dossier douloureux sur lequel s'est prononcé le front est les événements qui secouent la vallée du M'zab, qui affligent et endeuillent l'ensemble de la communauté nationale. Sur ce point, Ali Benflis et ses partenaires politiques ont pointé du doigt les autorités publiques du fait d'une gestion défaillante de ce problème qui a pris des proportions tragiques. «Ayant failli à prendre la juste mesure de la gravité de ces événements et de leurs répercussions potentielles sur la cohésions nationale, le pouvoir en place se contente, en guise de démarche, d'expédients de courte vue et de recettes obsolètes», soulignent les partis formant le Front du changement, qui relève avec amertume qu'à ce jour, le pouvoir a été dans l'incapacité d'offrir à cette région un plan cohérent lui permettant de panser ses plaies et de surmonter cette pénible épreuve que tous les Algériens partagent. Soutien indéfectible à la Palestine Pour Ali Benflis, les événements de Ghardaïa sont d'abord «les révélateurs d'une crise de l'autorité de l'Etat. Ils sont en second lieu les révélateurs d'une crise de confiance à l'égard des institutions» agissant au nom de cet Etat. Ils sont ensuite un «signe flagrant des dégâts que peuvent provoquer, dans toute notre société, une citoyenneté brimée et privée de tous ses attributs naturels». Sur le plan international, les membres de ce pôle ont échangé leurs points de vue sur le développement tragique de la situation à Ghaza. Le pôle dénonce et condamne les massacres à ciel ouvert contre la population civile et innocente de Ghaza et estime que le comportement de l'entité sioniste constitue une violation du droit international, à travers notamment le ciblage des populations civiles, mais aussi un déni de la dignité humaine. «La condamnation de cette agression contre un peuple qui revendique ses droits légitimes est un devoir que dicte la conscience humaine et une obligation qu'imposent les règles qui régissent le fonctionnement de la communauté internationale», note le pôle, qui salue la résistance héroïque du peuple palestinien tout en appelant les Algériens à continuer à lui manifester leur soutien. Concernant la Libye, le pôle a enregistré avec consternation l'ampleur des affrontements fratricides occasionnant des pertes humaines considérables et une destruction insensée du potentiel économique stratégique du pays. Le pôle appelle l'ensemble des forces vives du peuple libyen ainsi que toutes les parties en conflit à privilégier le dialogue.