Préoccupé par l'évolution de la situation en Libye et dans la région du Sahel, Washington intensifie sa coopération en matière de lutte antiterroriste avec l'Algérie. C'est ainsi qu'hier, en marge de l'ouverture du sommet Afrique-USA à Washington, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, a rencontré les représentants de la cellule antiterroriste du département d'Etat américain. Les discussions ont porté sur la situation en Libye et dans la région du Sahel, où il y a actuellement une forte activité terroriste. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur la stratégie à adopter dans la lutte antiterroriste dans cette partie de l'Afrique. Très au fait des dossiers malien et libyen, Abdelkader Messahel est ainsi sollicité par la cellule antiterroriste du département d'Etat pour en débattre. Cette rencontre a également servi à faire le point sur les préparatifs du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, qui se tiendra le 25 septembre prochain à New York. Il faut souligner l'engagement des deux pays à mener la bataille ensemble contre le terrorisme en Afrique du Nord et dans le Sahel, devenu au fil des années la base arrière de plusieurs groupes terroristes. Etant parmi les rares pays de la région à avoir les moyens humains et matériels ainsi que l'expérience nécessaire pour lutter contre le terrorisme, l'Algérie intensifie sa coopération avec les Etats-Unis. D'ailleurs, les deux capitales ont clairement réitéré leur engagement à lutter ensemble contre ce fléau, lors de la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en avril dernier à Alger. Washington, qui n'a pas cessé de louer les compétences et l'expertise de l'armée algérienne dans cette lutte, a réaffirmé sa volonté de travailler en coordination avec Alger pour sécuriser la région du Sahel. John Kerry avait assuré que son pays était «prêt à travailler en coordination avec l'Algérie, à établir une relation plus solide avec ce pays et à aider à sécuriser les frontières dans la région». Une volonté bien accueillie par Alger, qui a besoin de l'appui américain à tout points de vue pour mener cette bataille. «L'Algérie, qui a payé un lourd tribut au terrorisme, ne pliera jamais devant ce fléau», aaffirmé lors de cette visite le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l'ouverture des négociations stratégiques entre les deux pays. «Le terrorisme ne connaît pas de frontière, est sans foi ni loi et vise toutes les nations», avait-il souligné pour rappeler que son éradication nécessite une coopération accrue avec ses partenaires. L'Algérie et les Etats-Unis ont renforcé leur coopération dans la lutte contre le terrorisme depuis la chute du régime libyen de Mouammar El Gueddafi, en 2011, qui a embrasé la région. La sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman, a évoqué également en juin dernier une coopération tous azimuts avec l'Algérie pour combattre le terrorisme au Sahel. Le sommet Afrique-Etats-Unis, auquel prendra part aujourd'hui le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en tant que représentant du président Bouteflika, sera axé sur la gouvernance, le développement et la sécurité. John Kerry a appelé les dirigeants des pays africains à respecter leur Constitution. Cela au moment où des chefs d'Etat africains manœuvrent pour se maintenir au pouvoir qu'ils occupent depuis fort longtemps, à l'instar du président du Zimbabwe, Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1970, du président de l'Angola José Eduardo dos Santos (depuis 1979), du président du Cameroun Paul Biya (depuis 1982) et du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré (depuis 1987).