Le Premier ministre à son arrivée aux états-Unis Des entreprises américaines prévoient d'investir un montant de 14 milliards de dollars dans les secteurs économiques clés en Afrique. Le président américain Barack Obama et une quarantaine de dirigeants africains ont donné, hier, à Washington, le coup d'envoi officiel du premier sommet USA-Afrique centré sur la relance de la coopération entre les deux parties. Le sommet de trois jours a débuté par une grande conférence économique à laquelle ont participé plus de 300 représentants issus du monde des affaires, des responsables d'organismes fédéraux américains et des membres du Congrès américain. Les travaux du sommet ont été centrés, hier, sur le développement, le commerce et les opportunités d'investissements sur le continent africain, après une première journée consacrée à la démocratie et aux droits de l'homme. Des entreprises américaines prévoient d'investir un montant de 14 milliards de dollars dans les secteurs économiques clés en Afrique, selon l'annonce du président Barack Obama. Il s'agit de projets qui concerneront essentiellement les secteurs de la construction, les énergies propres, les banques et les technologies de l'information. «Nous voulons et nous allons travailler dur pour que davantage d'entreprises américaines investissent en Afrique», a affirmé le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui a appelé les dirigeants africains à ne pas s'accrocher au pouvoir. «Nous voulons également qu'il y ait plus d'entreprises africaines qui investissent ici, aux Etats-Unis, et il n'y a pas de raison qu'elles ne le puissent pas», a-t-il ajouté. L'Algérie représentée à ce sommet par le Premier ministre, M.Abdelmalek Sellal, défendra une vision intégrée de la coopération avec l'Afrique, basée sur le principe de gagnant-gagnant. Le Premier ministre défend la vision de l'Algérie Devant prendre part au Forum économique qui a accueilli près de 300 participants issus du monde des affaires, M.Sellal devait rencontrer plusieurs hauts responsables de l'industrie pétrolière et du commerce américains, notamment le secrétaire à l'Energie, Ernest Moniz qui avait déjà effectué une visite de travail en Algérie en juin dernier. M.Sellal s'est entretenu également avec Al Walker, P-DG du groupe pétrolier américain Anadarko qui exploite en partenariat avec la Sonatrach les grands gisements du bassin de Berkine à Illizi. Le Premier ministre a eu aussi un entretien avec le P-DG de General Electric, Jeffrey Immelt, dont le groupe avait décroché en 2013 un contrat de 2,2 milliards de dollars, pour réaliser en Algérie six centrales électriques et un complexe de production de turbines à gaz.M.Sellal participera aujourd'hui au sommet politique qui va rassembler les chefs des délégations africaines et le président Barack Obama. Il interviendra lors de la deuxième session de ce sommet, consacrée au thème de la paix et de la sécurité régionale. Cette session abordera les questions liées à la sécurité régionale et comprendra un examen de nouvelles approches susceptibles de contribuer à faire face aux défis du maintien de la paix dans le continent africain. Pour sa part, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, devait rencontrer, hier, les représentants de la cellule antiterrorisme du département d'Etat américain pour échanger sur la lutte antiterroriste. M.Messahel a précisé à l'APS peu avant le lancement du premier sommet afro-américain qu'il a été sollicité par la cellule antiterroriste du département d'»Etat pour débattre de ce dossier. Il est aussi question d'évoquer les préparatifs du Forum mondial de lutte contre le terrorisme qui va se tenir le 25 septembre à New York, selon M.Messahel. L'Algérie et les Etats-Unis ont renforcé leur coopération dans la lutte contre le terrorisme, notamment depuis que la vaste région du Sahel est devenue l'un des terrains de jeu des djihadistes après la chute du régime libyen de Mouammar El Gueddafi en 2011. Washington a eu à réaffirmer en avril dernier, lors de la visite du secrétaire d'Etat John Kerry à Alger sa volonté à travailler en coordination avec Alger pour sécuriser la région du Sahel. La sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman, a évoqué également en juin dernier une coopération tous azimuts avec l'Algérie pour combattre le terrorisme au Sahel. Les USA courtisent l'Afrique Les USA qui veulent rattraper leur retard sur l'Europe et la Chine entendent peser de tout le poids pour gagner davantage de marchés en Afrique. Et une rencontre avec une quarantaine de dirigeants africains ainsi que les grands entrepreneurs du continent est une opportunité à ne pas rater. Après donc une première journée consacrée à la démocratie et aux droits de l'homme, le sommet s'est recentré sur l'objectif central de cette réunion préparée pendant un an par le président Obama. Pour ce dernier, ce sommet est une occasion de «changer la perception qu'ont les Américains de ce continent souvent associé à l'instabilité politique, au terrorisme notamment de Boko Haram, ou aux crises humanitaires ou sanitaires». Pour les USA, tisser des liens économiques plus solides avec l'Afrique, région prometteuse à la croissance supérieure à celle du reste du monde (le FMI table sur 5,8% en 2015), est l'objectif central de ce sommet.