Pour se maintenir en place et parasiter l'action politique, le pouvoir s'est doté d'une fausse opposition, a rendu la scène politique illisible et a installé une diplomatie parallèle faite d'une clientèle médiatisée », a annoncé, hier matin à Larbaâ Nath Irathen, le porte-parole du FFS, M. Tabou, à l'ouverture de la conférence politique d'évaluation (CPE) ayant réuni des dizaines de militants et sympathisants de ce parti d'opposition au centre culturel Ahcène Mezani. « En salissant la pratique politique, le pouvoir vise la résignation de la population et c'est le stade suprême de la dictature », souligne le chargé à l'information au FFS. « Après la violence et la persécution, le pouvoir reprend ses vieilles méthodes : la corruption », pense M. Tabou, affirmant que « les derniers événements qu'a connus la Kabylie sont la plus grande manipulation qu'a subie la région. Lorsque M. Aït Ahmed a dit que les archs sont la création des services du renseignement, ‘‘El moukhabarate'', peu de gens l'ont cru ». En notant que « des courants politiques opposés ont pu coexister en Kabylie avant la violence de début des années 1990 », l'orateur observe que « le pouvoir a mis en place un dispositif pour disloquer cette région et casser la pluralité partisane en y installant l'unicité et le particularisme ». « Lors de la conclusion du contrat de Rome, le FFS et ses partenaires ont su intervenir pour créer un véritable débat politique alors que la violence avait atteint son summum. La suite, c'était une succession de coups d'Etat ayant visé le FLN, Nahda et même le FFS qui a été victime de tentatives de déstabilisation internes et externes », explique le conférencier en soulignant que « le pouvoir ne pardonnera jamais au FFS l'initiative du contrat de Rome ainsi que le retrait des six à la veille des élections présidentielles d'avril 1999 ». Remontant au lendemain des attentats du 11 septembre, M. Tabou trouve que « la police politique, dominant le pouvoir, s'est présentée aux yeux du monde comme le champion de la lutte antiterroriste. Le pouvoir profite même de l'embellie financière due au prix du pétrole pour corrompre les populations ». « La répression a frappé les citoyens de Ghardaïa par ce que le pouvoir, qui s'appuie sur la corruption, le DRS et le régionalisme, n'a pas accepté que la lutte politique sorte de la Kabylie », indique-t-il.