Cette région, berceau de la démocratie et foyer de la liberté d'expression, tend-elle à verser dans la tentation de l'unicisme? Entré en lice pour les élections locales, le FFS a organisé deux conférences-débats, hier, l'une que devait présider M.Khlaled Tazaghart, le secrétaire national à la jeunesse à Larbaâ Nath-Irathen, et la seconde animée à Draâ El-Mizan, par le premier secrétaire fédéral, M.Mourad Kacer. A Draâ El-Mizan, la salle de cinéma qui a abrité l'activité, était bondée. M.Mourad Kacer, qui a animé la conférence, a longuement évoqué le combat pour la démocratie et la lutte pour les libertés. Comme il a appelé à «la participation massive au scrutin du 10 octobre». Il a également profité de l'occasion pour descendre en flammes «ceux qui brûlent et saccagent. Ce sont des mutants et des tes manipulés par des cercles occultes». La population de la région a démontré par cette présence en masse à la conférence son adhésion au discours et à la démarche de ce parti. Lors des débats, beaucoup d'intervenants ont déclaré «être prêts à aller aux élections» et ont dit leur détermination à «barrer la route aux apprentis sorciers». D'autres ont voué aux gémonies «les calculs hasardeux de ces politiciens qui se cachent derrière ceux qui, par la terreur et la menace, essaient de régenter la vie dans la région». A Larbaâ Nath-Irathen, la conférence que devait présider M.Khaled Tazaghart, un ancien du MCB-Commission nationale et actuel secrétaire national du FFS à la jeunesse, a été empêchée. Des jeunes et quelques délégués des ârchs ont commencé à se rassembler devant le bureau de section du FFS de Larbaâ Nath-Irathen. Sur place, ils ont organisé un sit-in en scandant des slogans antivote. Puis les jeunes ont suivi en une procession menaçante le conférencier et ses accompagnateurs en hurlant des slogans hostiles au FFS. La tension est montée d'un cran et des pierres ont même été lancées. Les policiers sont intervenus et la situation a failli dégénérer. A rappeler que les jeunes ont procédé à la fermeture de la salle où devait se dérouler la conférence. Contacté, le premier secrétaire fédéral, M.Mourad Kacer, a affirmé que «ce qui s'est passé aujourd'hui (hier ndlr) à Larbaâ Nath-Irathen est très dangereux. Il faut souligner que la population de cette ville et nos militants ont reconnu et identifié formellement les ‘‘meneurs'' qui sont des militants d'une formation politique». Pressé de question, M.Kacer précise: «Nous allons rendre publique une déclaration en ce sens. Sachez que M.Tazaghart, bien connu pour ses actions dans la vallée, a été suivi par certains pour une petite revanche.» Comprend qui voudra! Le premier secrétaire fédéral revient sur «l'affaire de Larbaâ Nath-Irathen» qu'il classe comme «un acte te et assure que le FFS ne désertera pas cette ville où nous comptons des militants, des sympathisants et aussi une population loin de ces attitudes. Nous repartirons à Larbaâ et nous tiendrons notre conférence!». Selon M.Yekhlef Bouaïche, de la direction nationale du FFS, «ce genre d'actions (Larbaâ Nath-Irathen, ndlr) démontre que le pouvoir encourage ce qui a été évité en 1994, lors du kidnapping de Matoub et en 1998 à l'époque de son assassinat. Il semble qu'il est en train de réussir à dresser les Kabyles contre eux. La région, bastion de la démocratie, fait peur! La contagion étant toujours possible! Le pouvoir et ses relais savent que le FFS, avec sa participation aux élections, est dangereux pour eux. Avec des actions pareilles, cela leur permettra de gagner dix ans! Le temps, pour eux, de trouver un autre abcès de fixation!». Par ailleurs, M.Hachemi Chérif du MDS a animé un meeting au Stade municipal de Tizi Gheniff. Le leader du MDS a évoqué «le marasme social et la régression». Pour lui, «l'assemblée financière n'est qu'un orage de dollars, qui ne réglera rien». Et à propos du prochain scrutin, il «félicite la population qui a déjà pris la décision de ne pas aller voter». Comme il a exhorté le mouvement citoyen à en faire «un mouvement national!». Enfin et après avoir affirmé que «Bouteflika doit partir», M.Hachemi Chérif met en garde «contre le retour des anciennes politiques du parti dissous, à travers le MRN de Djaballah...». Enfin, la coordination de la commune de Tizi Ouzou, affiliée à la Cadc, s'est élevée, dans une déclaration, contre l'empêchement de son meeting de proximité qui devait avoir lieu jeudi dernier, au quartier «Le Marché» à Tizi Ouzou. Pour la coordination de Tizi Ouzou, «cette interdiction prouve que le pouvoir tyrannique s'apprête à enclencher sa machine répressive pour faire passer ses élections de la honte».