En l'espace de deux jours, l'Algérie remet sur les rails le dialogue inter malien. Alors que les espoirs d'une reprise de négociations de «fonds» entre les parties en conflit dans ce pays sont réduits à une proportion congrue, le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, jeudi, la tenue début septembre de discussions sur la paix au Mali. Ramtane Lamamra, qui recevait jeudi à Alger son homologue malien dans le cadre de la réunion du comité stratégique entre les deux pays, estime en effet que «Plus loin et à l'issue de la rencontre entre les deux délégations, le ministre algérien, dont les propos ont été rapportés par l'APS, a indiqué que le comité stratégique «est parvenu à un accord en vertu duquel les parties maliennes, y compris les groupes politico-militaires armés maliens, s'engagent à arrêter les hostilités, à lutter contre le terrorisme dans la région et à ne pas céder devant ce phénomène». Une feuille de route va être tracée et s'inscrit dans «le cadre d'un processus de dialogue en plusieurs phases. Nous nous préparons pour le 1er septembre afin d'entamer la seconde phase», a indiqué, de son côté le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Le dialogue intermalien, entamé le 16 juillet dernier dans une rencontre préliminaire, devait reprendre le 17 du mois en cours. Mais des groupes armés, agissant notamment dans le nord de ce pays, ont repris les hostilités. Un groupe s'est même attaqué à un convoi de la mission des Nations unies pour le Mali (Minusma). L'Algérie et l'Etat malien ont condamné cet acte. Confiance renouvelée pour l'Algérie Pour tenter de réussir une nouvelle fois le dialogue, les autorités maliennes ont déclaré avoir «renouvelé» leur confiance à l'Algérie comme «chef de file» des négociations qui se tiennent entre les belligérants au Mali. «La partie malienne a renouvelé sa confiance à l'Algérie en sa qualité de chef de file et à l'équipe de médiation (ONU, UA, Cédéao,UE, OCI Burkina Faso, Mauritanie, Niger et Tchad) et a exprimé sa haute appréciation des efforts qu'ils déploient pour la paix et la stabilité», indique le communiqué qui sanctionné les travaux du comité bilatéral. Une affirmation qui n'est en réalité qu'un rappel d'une confiance qui a toujours été affichée par Bamako. En revanche, les factions du Nord ne sont pas toutes favorables à une médiation algérienne. Avant d'arriver à la table des négociations, le communiqué commun aborde la question humanitaire des populations du nord du Mali. Les deux pays «ont convenue d'œuvrer en commun pour mobiliser la communauté internationale en vue d'améliorer davantage la situation humanitaire de ces populations», lit-on dans le document. Les parties maliennes en discussion représentent le gouvernement et six mouvements politico-militaires du Nord, que sont le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et enfin le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), l'aile dissidente. Ces parties avaient déjà signé plusieurs accords par le passé. Mais ils sont souvent violés à cause notamment d'un manque de moyens financiers du pouvoir central de Bamako, incapable de satisfaire les exigences des populations du nord du pays qui manquent de tout.Ali Boukhlef Lamamra : «Pas d'intervention militaire en Libye» Ramtane Lamamra nie toute in'tervention militaire algérienne en libye. «L'Algérie a déjà exprimé, à maintes reprises, son rejet des solutions militaires et reste aujourd'hui sur sa position», a précisé M. Lamamra dans une déclaration reprise jeudi par l'APS. Il rappelle que «la conviction de l'Algérie est que de part la ‘‘triste expérience'' vécue par la Libye, il n'y a pas de solution militaire. Il va falloir trouver une solution politique». Le ministre a également rappelé, selon la même source, que «c'est l'Algérie qui a pris l'initiative d'appeler à la création du groupe des Etats voisins de la Libye pour trouver une solution à la crise politique dans ce pays frère à travers le dialogue entre les belligérants».