Epicentre de la fièvre aphteuse, la wilaya de Sétif où 540 bovins ont été, nous dit-on, enfouis, 660 vaches laitières et 1770 veaux destinés à la boucherie ont fait l'objet d'un abattage sanitaire, a enregistré hier, la première opération d'indemnisation des éleveurs touchés par ce fléau, qui a décimé des centaines de bovins dans 24 wilayas. Ayant touché 10 agriculteurs, la cérémonie a été présidée, hier, par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Fodil Ferroukhi, en compagnie du wali de Sétif, Mohamed Bouderbali. Cette opération intervient après celles de Bouira et Mostaganem. Avant d'octroyer les décisions d'indemnisation dont les montants oscillent entre 190 000 et 1 440 000 dinars, le commis de l'Etat, qui a déjà effectué une première visite à Sétif où aucun nouveau cas n'a été signalé, a tenu une longue séance de travail avec les cadres du secteur et les éleveurs. Certains d'entre eux ont été, faut-il le rappeler pointés du doigt, notamment ceux qui continuent à faire fi des mesures préconisées par le ministère insistant sur la prévention et la désinfection des locaux d'élevage. Notons que le taux d'indemnisation d'une vache laitière est de 80%, alors que le seuil accordé autaurillon (bovin d'engraissement) varie entre 20 et 50%. «Avec son potentiel, la wilaya de Sétif est un pôle agricole par excellence. Elle occupe la pole position dans bon nombre de filières. A titre d'illustration, elle est première en matière de production laitière. Sachant qu'en 2013, elle a produit 270 519 000 litres de lait. Avec 10 millions de litres de lait collectés l'année dernière, elle est aussi première. Pour venir à bout de ce fléau qui s'est déclenché pour la première fois à Bir El Arch, disposant entre 20 et 40 000 têtes de bovins, les pouvoirs publics ne lésinent pas. On doit en outre renforcer les services vétérinaires et la prévention. Les indicateurs de ces derniers jours durant lesquels aucun nouveau cas de fièvre aphteuse nous pousse à dire que la situation est contrôlée. Ceci ne veut nullement dire que la pandémie est totalement vaincue. La vigilance reste de mise», souligne Fodil Ferroukhi, qui a esquivé les questions relatives aux mesures prises à l'encontre des éleveurs à l'origine de la pandémie et le montant alloué à cette onéreuse opération d'indemnisation. Prenant la parole, des éleveurs et le P/APC présents, ont soulevé le manque de vaccin. «Disposant d'un cheptel composé de 133 000 bovins, dont 76000 vaches laitières, la wilaya de Sétif, a, depuis l'apparition de la maladie, reçu plus de 120 000 vaccins. Pour répondre à toutes les demandes, d'importantes quantités de vaccin seront disponibles dans les prochains jours. Chaque wilaya obtiendra le quota demandé», souligne le secrétaire général du ministère de l'Agriculture profitant de l'opportunité pour déclarer que le cheptel ovin n'a pas été touché par ce problème, qui survient dans le pays pour la troisième fois, et ce, après les pandémies de 1989 et celle de 1999 apparue à Bir El Arch, et qui récidive 15 ans après.