Un nombre qui n'est pas jugé « très important » par rapport au volume du patrimoine bovin estimé à 2 millions de têtes. « La situation n'est pas aussi catastrophique qu'on le pense. Ce chiffre ne va impacter ni les prix du détail ni la quantité des viandes bovines sur le marché. D'autant plus qu'à l'approche de l'Aïd El Adha, la demande est surtout concentrée sur la viande ovine », a fait remarquer, hier, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Fodil Feroukhi, lors d'une conférence de presse à Alger. En outre, il a tenu à souligner que la fièvre aphteuse n'a aucun impact sur la santé des consommateurs, d'autant que les viandes des bovins contaminés ne représentent aucun danger. L'épidémie n'affectera pas non plus la production de lait, selon lui, mais sera probablement à l'origine d'une légère diminution du volume du lait cru. « Nous avons des stocks en poudre de lait au-delà de 2014 », rassure-t-il, rappelant le dispositif mis en place par les pouvoirs publics après la découverte de la fièvre aphteuse en Algérie, introduite via la Tunisie. La fermeture notamment des marchés à bestiaux et l'interdiction de mouvements de cheptel dans les wilayas et interwilayas. « Les marchés à bestiaux resteront fermés jusqu'à la maîtrise totale de la fièvre aphteuse. Nous espérons arriver à ce résultat après la vaccination des bovins qui sera entamée la semaine prochaine », indique le directeur des services vétérinaires au ministère, Boughalem. Mais cette opération ne touchera pas le cheptel ovin bien qu'il fasse l'objet d'une étroite surveillance. Jusqu'à présent, 900.000 bovins ont été vaccinés dans l'urgence après la détection du premier foyer de la maladie, en juillet à Sétif, et ce, suite à l'introduction frauduleuse de bovins d'engraissement de Tunisie. « Si les éleveurs avaient signalé la présence de cette maladie dès le début au lieu de jeter les cadavres de leurs bovins, la fièvre n'aurait pas touché 18 wilayas comme c'est le cas aujourd'hui. D'autant plus que ce sont seulement les vaches non vaccinées qui ont attrapé le virus », signale Feroukhi, déplorant que « l'inconscience » de certains éleveurs ait conduit à cette situation. Pour ce qui est de l'indemnisation des éleveurs, qui sera entamée les prochains jours, elle touchera non seulement ceux qui sont assurés mais également ceux qui ne le sont pas mais qui ont déclaré à temps la contamination de leurs bovins. « Il faut savoir qu'il est impossible de vacciner tout le cheptel existant sur le territoire national. Les organisations mondiales estiment que le cheptel vacciné à plus de 70% est une campagne réussie. Or, nous sommes à 75%. Nos éleveurs, de plus, ne vont pas tous vers la vaccination qui est gratuite pourtant », a noté Boughalem.