La compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA envisage d'importer pour la première fois du pétrole brut algérien pour le mélanger à son propre pétrole extra lourd, a rapporté mercredi dernier l'agence britannique Reuters, citant un document interne de la société. Membre de l'OPEP, le Venezuela dispose des plus importantes réserves de pétrole prouvées au monde, soit quasiment 300 milliards de barils et 20% des réserves mondiales, mais ce pays d'Amérique latine a été contraint d'importer au cours des dernières années une grande quantité de produits raffinés, tels que le naphta lourd afin de le mélanger avec sa production de brut. Ce produit est actuellement importé à des prix élevés et impacte la trésorerie de PDVSA, qui fournit la majeure partie des ressources financières de l'Etat vénézuélien. Pour la compagnie vénézuélienne, le fait de mélanger ses bruts lourds avec un brut léger créerait un mélange plus commercialisable. Son mélange actuel de brut et de naphta, connu sous le nom de pétrole brut dilué, manque d'acheteurs et est principalement envoyé à sa filiale américaine Citgo. C'est la raison pour laquelle le départent du commence de la PDVSA, considérée comme la cinquième entreprise pétrolière au monde, étudie « une stratégie d'importation de Saharan blend d'Algérie», souligne le document, en prenant en considération les coûts de transport. A ce propos, le Venezuela gagnerait davantage à importer du brut algérien. Le document confidentiel de l'entreprise révèle, s'agissant du transport de brut à partir de l'Algérie, que cela prendrait environ 20 jours de moins que la route Chine-Venezuela et la PDVSA pourrait économiser environ 3 millions de dollars à l'aide de sa propre flotte. La compagnie publique a déclaré récemment à ses partenaires étrangers au Venezuela qu'elle était en négociation avec le groupe public algérien Sonatrach pour des achats de pétrole brut. Le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, a affirmé qu'au cours de cette année la compagnie étatique pouvait importer du brut comme «dernier recours» dans le but de trouver des diluants pour ses bruts lourds. Pour le Venezuela, l'importation du pétrole brut léger, comme le Saharan blend d'Algérie, dans le cadre d'un contrat d'approvisionnement demeure une option moins coûteuse que les achats de naphta lourd. Cette annonce constitue une opportunité pour l'Algérie dont l'industrie pétrolière affiche des signes inquiétants. Les exportations d'hydrocarbures ont enregistré une baisse de 9% en volume et de 12% en valeur durant le 1er trimestre 2014, selon les chiffres récents de la Banque d'Algérie.