La Chine et le Venezuela ont signé, hier à Pékin, une série d'accords dans le domaine énergétique qui permettra au pays latino-américain d'exporter vers le géant asiatique en 2009 un demi-million de barils de pétrole par jour. Ces accords ont été signés à la faveur de la visite d'Etat du président vénézuelien en Chine. En effet, sur l'invitation du président chinois, M. Hu Jintao, M. Hugo Chavez a entamé mardi une visite de trois jours en Chine pour accroître la coopération avec un pays qu'il qualifie d'"allié stratégique". Le Venezuela, cinquième exportateur mondial de brut, ne représente actuellement que 4% des importations chinoises de pétrole brut. L'objectif d'un demi-million de barils par jour en 2009 représenterait plus de 5% des besoins chinois. "Actuellement, nous avons 364 000 barils de pétrole par jour et nous arriverons en 2009 à 500 000", a déclaré le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, à l'issue de la cérémonie de signature de 12 accords en présence des présidents des deux pays, Hu Jintao et Hugo Chavez. Sept autres avaient été ratifiés le matin à la conclusion d'une nouvelle session de la commission mixte sino-vénézuélienne. Parmi les accords signés figure la livraison de fioul à la Chine par le groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA et la construction d'une raffinerie mixte au Venezuela pour traiter du pétrole brut extra lourd du bloc Junin 8, dans la riche région pétrolière de l'Orénoque. Au total, a précisé M. Ramirez, il y aura trois raffineries en Chine et une au Venezuela. Les deux pays se sont également entendus pour construire quatre tankers, a-t-il souligné."Il y a dix ans, la relation entre le Venezuela et la Chine était quasi-inexistante", a déclaré Hugo Chavez à la presse à son arrivée à l'aéroport de la capitale chinoise. "Cette année, nous allons être au-delà des huit milliards (de dollars d'échanges commerciaux). L'un des accords que nous allons signer concerne la construction d'une raffinerie ici entre la Chine et le Venezuela et la construction d'une autre là-bas, ainsi que de pétroliers", a-t-il poursuivi. Le pays latino-américain souhaite fonder avec les Chinois une compagnie pétrolière mixte pour l'exploitation de ses principales réserves d'hydrocarbures dans le bassin de l'Orénoque. Par ailleurs, les deux pays ont décidé de doubler le montant d'un fonds commun d'investissements, créé il y a deux ans, de six milliards de dollars à 12 milliards de dollars. "La Chine apporte de nouveau 4 milliards et nous deux milliards, c'est un fonds qui sert essentiellement pour l'investissement productif au Venezuela, dans des projets d'infrastructures, d'électricité, d'éducation, dans l'agriculture et les chemins de fer", a expliqué le ministre vénézuélien de la Planification, Haiman El Troudi. "En contrepartie nous fournissons du brut, du fioul, du pétrole à la Chine comme moyen de paiement", a-t-il ajouté.M. Chavez, arrivé en provenance de Cuba après une brève escale en Belgique, doit rester trois jours en Chine avant de se rendre en Russie, prochaine étape de sa tournée internationale. "La nouvelle géopolitique mondiale se dynamise", avait souligné avant son voyage M. Chavez, en référence au renforcement des relations de son gouvernement avec les gouvernements russe et chinois.