Inscrits dans la précipitation à la veille de la préparation des programmes de développement locaux et nationaux, sur la base d'études et d'évaluations financières souvent bâclées, ces projets posent problème tant au niveau de leur mise en adjudication, qu'en cours de réalisation. Sept cent soixante milliards de dinars, soit près d'un quart des crédits de paiement du budget d'équipement de l'année 2015, c'est ce que le projet de loi de finances pour 2015 réserve aux réévaluations des projets en cours d'exécution ou en instance d'appels d'offres. C'est l'équivalent d'un milliard de dollars qui partira ainsi en fumée pour payer la désinvolture des maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrage chargés de concevoir, d'évaluer et de confier les projets publics aux entreprises de réalisation. Evaluation financière bâclée Inscrits dans la précipitation à la veille de la préparation de programmes de développement locaux et nationaux, sur la base d'études et d'évaluations financières souvent bâclées, ces projets posent effectivement problème tant au niveau de leur mise en adjudication, qu'en cours de réalisation. Sous- évalués à leur inscription aux programmes de développement, ces projets ne trouveront pour cette raison pas de candidats à l'issue des appels d'offres. D'où le nombre très élevé d'appels d'offres infructueux qui vont requérir des réévaluations souvent conséquentes pour convenir aux entreprises de réalisation. En cours de réalisation, il est par ailleurs courant de voir le budget initialement réservé au projet augmenter considérablement en raison d'un accroissement imprévu du volume des travaux (terrassement, génie civil, etc.) et des retards de chantier. Ces aléas requièrent dans certains cas des rallonges financières pouvant atteindre le tiers du coût initial du projet. Selon l'ampleur, la consistance et la localisation des projets, il faut savoir que ces derniers sont identifiés, confiés en étude et financièrement évalués par les techniciens des ministères sectoriellement compétents, les exécutifs de wilaya ou les services techniques des APC souvent assistés par leur tutelle administrative. Toutes ces instances souffrent d'une insuffisance d'ingénierie aggravée par un droit à l'erreur qui encourage l'amateurisme et la négligence, la conviction étant que les sous-évaluations peuvent être facilement corrigées en cours de réalisation par des réévaluations qu'il suffit de demander. L'ampleur des dégâts est telle qu'il est aujourd'hui temps de se pencher sur ce problème qui coûte, bon an mal an, entre un milliard et un milliard et demi de dollars chaque année au pays. C'est un mal qui affecte sans discontinuité la mise en œuvre de nos programmes de développement depuis les années 1970 au cours desquelles l'Etat aurait englouti l'équivalent de 30 milliards de dollars. De quoi réaliser deux autoroutes d'égale importance que l'actuelle autoroute Est-Ouest.