L'association Algériens des deux rives et leurs amis (ADRA) dénonce l'expulsion de 43 chibanis (vieux migrants) de l'hôtel meublé, situé au 73 rue du faubourg St-Antoine au 11e arrondissement de Paris. «Tous ces résidents ont reçu, en juillet dernier, une notification les priant de quitter les lieux sans qu'aucune solution de relogement ne leur soit proposée. Ils sont locataires de très petites chambres. Ils ont toujours payé leur loyer et y résident depuis plusieurs dizaines années, dont certains depuis 40 ans», indique un communiqué rendu public hier. Le président de l'ADRA, Yougourthen Ayad, explique que «la très grande majorité de ces résidents sont des chibanis algériens, autrement dit, ces invisibles de la France, ces immigrés maghrébins retraités venus travailler à la chaine en France au début des années 1950». «De part leur statut d'immigrés retraités, ils sont actuellement coincés, car ils ne leur est pas permis de s'absenter plus de trois mois par an hors de France. Une situation souvent accompagnée d'une grande précarité. Epuisés par une vie professionnelle physique ardue, beaucoup de ces retraités sont malades et finissent par sombrer dans la solitude et la dépression», ajoute-t-il. L'association ADRA appelle «tous les responsables politiques en France à faire preuve de reconnaissance mais aussi à trouver une solution de relogement dans les plus brefs délais, pour permettre à ces chibanis de vivre dignement». ADRA interpelle également «les pouvoirs publics algériens à renforcer les accords de coopération avec la France pour trouver des solutions durables afin de mettre fin à de telles situations». Un chibani algérien ne doit pas séjourner plus de 6 mois et 3 jours en Algérie et doit revenir en France s'il souhaite être inscrit au régime de la sécurité sociale. «Ne serait-il pas plus sage de permettre à ces retraités étrangers ayant été là lors de la reconstruction d'après-guerre de pouvoir terminer dignement leur retraite dans leur pays d'origine tout en ayant la possibilité de continuer à percevoir leurs indemnités, retraites et bénéficier des soins de santé en France ?», s'interroge ADRA.