Le baril de pétrole algérien est désormais le 3e le mieux coté du panier Opep, après le Bonny Light du Nigeria et le Murban d'Abu Dhabi, et perd sa prime par rapport à la moyenne de cotation du brent de la mer du Nord. L'évolution des prix du pétrole inquiète. Lundi, le prix du panier Opep est descendu en dessous de la barre fatidique des 100 dollars. Celui-ci a même atteint, mardi, 96,99 dollars, soit près de 4 dollars en dessous de sa moyenne mensuelle pour le mois d'août. Ce qui n'a pas manqué d'inquiéter les analystes, qui craignent, dans la persistance de la baisse des cours du baril, une menace pour les équilibres budgétaires des pays producteurs de la région ainsi que les investissements à long terme dans l'amont pétrolier et gazier. Il est ainsi fait état de la crainte de voir le baril s'écrouler en dessous du prix d'équilibre fiscal. Les moyennes mensuelles des cours pour août 2014 démontrent clairement cette tendance. Le prix moyen du panier de référence Opep a ainsi perdu 4,86 dollars pour s'accrocher à 100,75 dollars, durant le mois d'août, selon les données publiées hier par l'Organisation basée à Vienne. Des chiffres qui ne sont le reflet que d'une baisse généralisée des pétroles cotés du panier Opep et des bruts de référence des marchés européens et américains. Le pétrole algérien n'échappe donc pas à la tendance et lâche près de 6 dollars par rapport au cours moyen enregistré un mois plus tôt. C'est ainsi que le prix du Sahara blend passe de 106,74 dollars à 100,86 dollars, soit une baisse de 5,88 dollars. Le baril de pétrole algérien est désormais le 3e le mieux coté du panier Opep, après le Bonny Light du Nigeria et le Murban d'Abu Dhabi, et perd sa prime par rapport à la moyenne de cotation du brent de la mer du Nord, baril de référence des pétroles légers cotés, laquelle s'est fixée à 101,56 dollars. En glissement annuel, le cours du baril de Sahara blend semble se stabiliser autour d'une moyenne de plus de 108 dollars. Les chiffres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole font ressortir même une appréciation de 15 cents du cours moyen du baril. Or, c'est la tendance générale qui semble inquiéter. Le rapport publié hier à Vienne précise que c'est la deuxième fois consécutive que le cours moyen du panier Opep enregistre une baisse et a lâché 7 dollars en deux mois avec comme toile de fond des marchés assommés par l'abondance de l'offre et la faiblesse de la demande. Au-delà de ces fondamentaux, le pool pétrolier explique que les craintes de rupture d'approvisionnement à mesure que l'offre en provenance de Libye augmente, ont contribué à rassurer les marchés induisant des pressions sur les prix des pétroles légers sur le marché méditerranéen, comme le Sahara blend, le Girassol et le Bonny light qui ont perdu en moyenne 5,6% en un mois. En deux mois, l'Opep évoque le recul de 10 dollars en moyenne des cours des pétroles en provenance de l'Afrique du Nord et de l'Ouest. Enfin, les spéculateurs ont réduit leurs positions alimentant ainsi la baisse sur les marchés. Si l'exercice n'est pas encore clos, la tendance actuelle des marchés n'est pas pour rassurer un pays qui dépend pour ses revenus à 98% des exportations de pétrole et de gaz et de la fiscalité pétrolière pour la couverture des dépenses de l'Etat. Il faudrait rappeler à ce titre que le fonds monétaire international (FMI) avait fixé, il y a quelques années, le prix d'équilibre fiscal du pétrole algérien à plus de 120 dollars. L'institution de Bretton Woods prévenait d'ailleurs en début d'année contre la vulnérabilité de la position financière externe de l'Algérie quant à une baisse prolongée des cours de pétrole et la non-viabilité du budget de l'Etat.