Le nouveau code du travail, à l'état d'avant-projet, est fortement contesté par l'UGTA, de même que par les syndicats autonomes et des travailleurs. Beaucoup d'encre a coulé depuis que les officiels ont évoqué la question de l'abrogation de l'article 87 bis et celle relative à l'avant-projet du code du travail. Si pour le premier point, l'entrée en vigueur est programmée pour le 1er janvier 2015, selon le secrétaire général de l'UGTA, le second est fortement décrié par les syndicats et les travailleurs, qui s'inquiètent d'une régression et d'une perte d'acquis arrachés après d'âpres luttes. La tripartite qui se tiendra demain ne pourra occulter ces volets, même si officiellement, la rencontre est prévue pour l'examen du suivi de mise en œuvre des recommandations relatives au pacte économique et social de croissance, mis en place lors de la tripartite sociale de février 2014, souligne Habib Yousfi, un membre du patronat. Contacté hier, M. Yousfi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), affirme : «Le groupe de travail de la tripartite présentera son rapport et il sera évalué.» Et d'ajouter : «Aucun ordre du jour n'a été fixé et nous ne savons pas si le Premier ministre décidera d'ajouter d'éventuels nouveaux points.» D'autres sujets seront abordés, dont la relance économique est prioritaire, selon Amar Takdjout, membre de la direction de l'UGTA. «C'est l'évaluation des recommandations de la dernière tripartie qui est programmée, entre autres la relance économique et industrielle, l'acte de dépénalisation de gestion et le crédit à la consommation», souligne M. Takdjout. Il précise également que «l'abrogation de l'article 87 bis sera traitée, tout comme l'avant-projet du code du travail». Le patronat est contre la suppression de l'article 87 bis. Ce que l'UGTA, qui reste toutefois le seul syndicat autorisé par le gouvernement à participer à la tripartite, défend. Le nouveau code du travail, à l'état d'avant-projet, est fortement contesté par l'UGTA, de même que par les syndicats autonomes et des travailleurs. «C'est une régression sociale», estime Amar Takdjout. «Cependant, le plus important à étudier dans la tripartite, estime notre interlocuteur, demeure la cruciale question de la relance économique pour en finir avec la politique de la rente afin d'engager réellement notre pays dans une économie productive et diversifiée.» Et d'espérer : «Une fois que ce grand chantier sera entrepris, on pourra espérer une amélioration des conditions des travailleurs, via la création de PME.» Notons que les syndicats autonomes ne sont pas invités à la tripartite. Pourtant, ils représentent des milliers de salariés. Le gouvernement occulte par conséquent un large pan de la société. «Les syndicats autonomes n'ont jamais été conviés, ni aux tripartite ni aux bipartites. Tout ce qui est autonome est diabolisé et marginalisé», regrette le coordinateur national du Snapest, Meriane Meziane.