L'étude d'aménagement du Lac de Sidi M'Hamed Benali, présentée jeudi dernier au siège de la wilaya par le bureau d'étude Eco-Vert, permettra-t-elle de sauver ce site défiguré par des travaux irréfléchis, effectués il y a trois années de cela? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre les représentants d'associations locales et de protection de la nature, conviés par le wali à donner leur avis et à faire part des suggestions dans le cadre d'une démarche qui se voulait participative, et ce, afin de remédier au désastre écologique commis du temps de l'ex-wali. L'étude portant sur la réalisation in situ d'un «Parc citadin» prévoit, entre autres, l'implantation d'un parking hors site et d'y interdire l'accès au véhicules, la réalisation de circuits de randonnée pédestre, le décapage des voies bitumées et leur remplacement par de la terre battue ainsi que l'aménagement d'espaces gazonnés et la plantation d'espèces d'arbres adaptés au site. Lancée par le ministre de l'Environnement, cette étude a pour but principal de «protéger l'écosystème dans ce site», selon le représentant d'Eco Vert. Selon le wali, le coût prévisionnel des travaux envisagés dans le cadre de cette étude s'élève à quelque 60 milliards de centimes. Il a, à ce sujet, rappelé que les travaux déjà réalisés constituaient une «bêtise». Des travaux de gré à gré qui ont coûté, selon des données officielles, plus de 40 milliards de centimes puisés des caisses de la collectivité. Un véritable scandale financier et écologique commis en toute impunité avec l'assentiment de responsables locaux, toujours en fonction, et d'élus locaux figés dans une passivité destructrice. En procédant à l'aménagement du lac sans étude préalable, «c'est tout l'écosystème qui a été fragilisé», ont révélé plusieurs intervenants, en prenant la parole. Si aucun d'entre eux n'a jugé utile de revenir sur les conditions dans lesquelles a été amorcé ce massacre, beaucoup ont, cependant, mis en exergue la nécessité de dresser un état des lieux du lac. Le désenvasement de ce plan d'eau, la mise à contribution de spécialistes en la matière (paysagistes, ornithologues, etc.) et la création d'une entité pour la gestion du futur parc citadin ont été les principales suggestions exprimées par les présents. S'étendant sur une superficie de 73 hectares dont 17 ha de plan d'eau, le projet de parc citadin s'inscrit, selon le wali, dans l'optique du classement du lac de Sidi M'Hamed Ben Ali dans le cadre de la Convention internationale Ramsar.