Le lac Sidi M'hamed sera proposé, à l'issue d'un inventaire, pour être classé comme zone humide dans le cadre de la convention «Ramsar», a annoncé, mardi, Mme Dalila Boudjemaâ, secrétaire d'Etat chargée de l'Environnement, lors de la visite de travail qu'elle a effectuée à Sidi Bel Abbès. Constituez un dossier pour le classement du lac en fonction des critères d'éligibilité édictés par la convention Ramsar», a-t-elle demandé aux responsables des secteurs des forêts et de l'environnement, dont l'un des représentants a indiqué qu'aucune action n'a été engagée, auparavant, en ce sens malgré l'importance du site. Pour le wali de Sidi Bel Abbès, une étude d'impact sur l'environnement sera sollicitée afin de permettre à l'ensemble des parties concernées d' «œuvrer pour qu'il (lac, ndlr) soit classé comme zone protégé, et ce, afin de préserver l'équilibre de l'écosystème». «L'étude environnementale devra servir d'outil de référence aux responsables locaux dans la prise de décisions, les bonnes décisions», a-t-il ajouté. L'aménagement du lac de Sidi M'hamed Benali, situé à quelques encablures de la ville de Sidi Bel Abbès, avait fait l'objet, rappelons-le, de nombreuses critiques de la part d'associations de protection de l'environnement et de personnalités de la ville, lesquelles se sont élevées contre ce projet lancé sans étude préalable par l'ex-wali. Parmi ceux qui s'y sont opposés, Abdelhamid Abdedaim, ancien cadre d'une entreprise publique. «Avec une population actuelle d'environ 220 000 habitants intra-muros, voire 500 000 à l'horizon 2050, il aurait été judicieux de procéder à une étude d'impact pour l'extension du lac à la fois pour augmenter les sources en eau de la ville et l'élargir dans un but écologique, l'inscrivant ad vitam æternam ou, à tout le moins, dans une longue durée, dans le répertoire mondial des zones humides», avait-il préconisé en 2011 à travers de nombreuses correspondances adressées aux responsables de l'époque. Espace privilégié des familles Tout en appelant les élus de l'APW à «freiner ces initiatives (travaux d'aménagement) intempestives qui contreviennent aux directives en matière de développement (…) et vont totalement à l'opposé de la vocation du lac et spécialement dans cette décennie que l'ONU a destinée à l'écologie», M. Abdedaim avait estimé que «le financement de l'extension du lac pourrait même être assuré par une organisation internationale». S'étendant sur une superficie de 73 hectares dont 17 ha de plan d'eau, le lac constitue une destination privilégiée des habitants de la wilaya surtout pendant les vacances et les week-ends. Il a, selon certaines informations, englouti plus de 60 milliards de centimes pour un «aménagement» qui ne fait pas l'unanimité. Selon le directeur de l'Environnement, une enveloppe financière de l'ordre de 28 milliards de centimes a été dégagée, mais pas encore consommée, pour la réalisation, au niveau de ce site, d'un parc animalier, de circuits de randonnées pédestres, d'un musée de l'Environnement et des aires de détente et de repos. Mais la réalisation de ces projets devra désormais être subordonnée aux résultats de l'étude environnementale exigée par les nouveaux responsables de la wilaya.