Pour apaiser les tensions, on annonce la future attribution d'un quota de logements, alors que les travaux ont à peine été entamés. La forte demande en logements sociaux à Guelma mobilise, depuis quelques mois, au plus haut niveau, les autorités locales si bien que pour la satisfaire, des listes d'attribution provisoires de logements ont été placardées dans la ville, alors que les logements ne sont pas, pour la plupart, achevés à 100%. Au jour d'aujourd'hui, sur 13782 demandes de logements sociaux à Guelma, une liste de 1300 pré-bénéficières, attendent la confirmation et l'attribution définitive. Pour apaiser les frustrations de la population, l'annonce d'un futur quota de 1200 logements a été officialisée, alors que les travaux sont à peine entamés. En plus, deux quotas respectifs confiés à des entreprises étrangères (Turquie et Chine), l'un de 956 logements et le second de 920, toujours à Guelma ville, devraient selon des sources bien au fait de ce dossier, tranquilliser les demandeurs, même si le projet n'est pas encore visible sur le terrain. Ainsi dans la foulée, une réunion a regroupé, hier matin, au siège de la daïra de Guelma les membres des brigades des enquêteurs assermentés, dont la mission est de faire du porte-à- porte, de glaner le maximum d'informations auprès des demandeurs de logements sociaux, notamment ceux qui en n'ont pas bénéficié lors des précédentes attributions. C'est sur cette base de données que la commission d'attribution provisoire donnera son avis au cas par cas pour la future liste des 1200 logements, situés au POS sud de la ville de Guelma. Une commission d'attribution qui a été pointée du doigt, lors de la dernière liste des 1300 logements sociaux locatifs. Pour rappel, les listes des pré-bénéficiaires, affichées le 15 juin dernier à Guelma, avait fait l'objet de 1500 recours. La protesta avait, rappelons-nous, provoqué deux sit-in, le jour de l'affichage : l'un devant le siège de la wilaya et l'autre devant celui de la daïra de Guelma. Vingt trois (23) cas de falsification de documents, et des personnes estées en justice. Bref, le climat social n'était pas au beau fixe. En effet, si les autorités locales de la wilaya de Guelma font dans l'empressement ou la précipitation, c'est qu'il y a urgence mais quel prix ? Le PoOS sud de la ville est un immense chantier, où s'entremêlent immeubles achevés et inachevés, occupés et non occupés. C'est un pôle urbain, une cité dortoir de quelques 10907 logements inscrits en 2007 pour un montant de 1,45 milliards de dinars, qui en est un exemple édifiant. Et pour preuve, à la vue de la maquette de ce pôle urbain, sur les hauteurs de la ville, le Premier ministre s'était interrogé de vive voix, en décembre 2013 lors de sa vite à Guelma: «Mais où sont les espaces verts et les lieux de détente ?». Le constat demeure aujourd'hui le même, le béton pousse, la couverture végétale est rasée pour les besoins, et pas l'ombre d'un arbre n'est venu s'ajouter au décor planté. Quoi qu'il en soit «le mot d'ordre est donné», tente d'analyser de vieux demandeurs de logement à Guelma «il faut faire habiter les gens ! Le reste viendra avec le temps…». Et de conclure : «Nous avons dépassé le stade de faire la fine bouche ».