L'anarchie qui a marqué l'exploitation des plages, mais aussi le squat des rues et même des routes nationales, ont été les points noirs de cette saison. Jusqu'à quand resterons-nous les mains liées devant ces phénomènes qui nuisent à l'image de la wilaya ?». C'est ce questionnement que la commission hydraulique, agriculture, forêts, pêche et tourisme de l'APW a résumé, lors de la troisième session, tenue mercredi dernier, l'état de l'exploitation des plages lors de la dernière saison estivale. Comme pour le commun des citoyens, le constat est amer, non pas à cause de l'extraordinaire affluence des estivants, mais pour le manque d'infrastructures d'accueil, et surtout l'anarchie qui a caractérisé les plages et les rues. Nous pouvons même ajouter des routes nationales. Dans le rapport de la commission, il est fait état de l'existence de 50 plages dont seulement 22 sont surveillées. Un nombre jugé insuffisant par les élus qui recommandent dans leur rapport l'ouverture de nouvelles plages à la baignade, en aménageant des accès. Pour ce qui de l'hygiène, le constat est tout aussi peu reluisant, en dépit des 57 chantiers ouverts dans le cadre du plan Algérie Verte dotée de près de 400 travailleurs. «L'entassement des ordures et le manque flagrant de paniers et de poubelles pour recevoir les ordures», a été relevé lors de la présentation du rapport de la commission. Autre point abordé, celui de l'exploitation illégale des plages ou encore le non-respect des cahiers des charges qui assurent la gratuité de l'accès, et la réservation de couloirs de circulation le long du rivage. La commission a jugé que cette «saison estivale a enregistré des exploitations illégales des plages où l'on recourt au chantage et à la violence». Cette exploitation effrénée de tous les espaces disponibles a rendu la surveillance difficile pour les éléments de la Protection civiles et même pour les parents qui trouvent des difficultés à avoir leur progéniture à l'œil. Des infrastructures insuffisantes Pour ce qui est de l'hébergement, il est fait mention de l'existence de 21 hôtels dotés d'une capacité de 1267 lits alors que 6 établissements demeurent fermés, gelant ainsi 575 lits, soit 31% des capacités totales. Durant cette saison, l'apport de 12 camps de vacances a été relevé alors qu'en 2013, la wilaya en comptait 21. Les structures éducatives, de la jeunesse et un de la formation professionnelle ont été mises à contribution lors de cette saison estivale. Le rapport de la direction du tourisme avance par contre 13 camps pour une capacité de 2899 lits. Mais le gros des estivants a été assurément hébergé chez les particuliers qui améliorent ainsi leurs revenus, mais sans que la collectivité ne bénéficie du moindre centime. La commission a recommandé de lancer une réflexion pour l'organisation de ces locations chez le particuliers, afin d'éviter certains conflits. Pour la circulation routière, la commission s'est félicitée du traitement des glissements de terrain sur la Corniche (RN43) et a recommandé d'atténuer la pression sur l'entrée Est de la ville de Jijel, en pensant à d'autres accès, de donner un rythme plus soutenu aux travaux de réalisation du viaduc de Ghar El Baz, un des principaux goulots sur la Corniche et la réalisation de route côtière entre El Djenah (Sidi Abdelaziz) et Kheiri Oued Adjoul. Pour la ville de Jijel, il a été relevé la nécessité de démarrer au plus vite la trémie de la place Baba Arroudj, ainsi que la finalisation de la route qui part de l'hôtel Kotama vers la mairie, en longeant le complexe sportif Roula Seddik. Les chiffres de la direction du tourisme avancent que la fréquentation des hôtels durant l'été a concerné 16 530 personnes, totalisant 30 849 nuitées, alors que dans les camps, elle a atteint 15 225 personnes pour 90 988 nuitées. Pour les autres structures, les chiffres donnés portent sur 23 202 personnes qui y ont été hébergées. Reconnaissant la difficulté pour avoir des statistiques sur la location chez le particulier la direction du tourisme estime à 80 000 familles qui ont séjourné dans la wilaya. Les revenus récoltés par les communes demeurent par contre dérisoires avec 19,16 millions de dinars. El Aouana occupe la première place avec 4,19 millions de dinars suivie par Sidi Abdelaziz (4,02 millions de dinars) alors que la bas du tableau est revenue à l'Emir Abdelkader (869100 DA) devancée paradoxalement par Jijel avec seulement 1,77 millions de dinars. Un chiffre dérisoire lorsqu'on voit qu'aucun mètre de plage n'a été laissé libre cet été ! Pour le wali, ce chiffre provisoire pourrait atteindre un total de 60 millions de dinars.