Les artistes algériens, lundi soir à la salle Atlas, à Bab El Oued (Alger), ont rendu un hommage particulier à cheb Hasni, lors d'un concert-événement organisé par l'Office national des droits d'auteur (ONDA) et les éditions musicales Padidou, «Génération Hasni, 20 ans après», deux décennies après son assassinat à Oran. Cheba Kheira, Bilel Sghir, Houari Dauphin, cheb Nani, Hakim Salhi, cheba Fadéla, Kader Japouni, Chemsou Abacha (Freeklane), cheb Tarik, Salim Chaoui, Nada Rihane, cheb Hindi, Mohamed Lamine étaient tous au rendez-vous pour rappeler au jeune public, venu nombreux, le souvenir d'un artiste qui a marqué l'histoire de la musique raï en Algérie. Plus de 20 chanteurs ont répondu à l'appel ! «C'est une idée de Nabil des éditions Padidou. Il est venu me voir avec Hakim Salhi il y a trois mois pour me proposer le projet. Nous avons décidé d'accompagner cet événement pour rendre l'hommage efficace et officiel. Il est vrai que des hommages ont été faits à Hasni par le passé, mais cela était organisé d'une manière marginale. Nous avons voulu marquer cet événement par l'édition d'une compilation contenant 50 chansons parmi les plus belles de Hasni. C'est une manière de perpétuer la mémoire de cheb Hasni, lequel a représenté et continue de représenter le rêve de la jeunesse algérienne», nous a déclaré Samy Bencheikh El Hocine, directeur général de l'ONDA. «Hasni est parmi les rares chanteurs de raï à être encore connu des jeunes qui n'étaient même pas nés à sa mort. Des enfants de 12 ans fredonnent ses chansons aujourd'hui. Ce n'est que justice que de lui rendre hommage», a-t-il appuyé. Pour cheb Tarik, qui a accompagné Hasni deux ans avant sa mort, l'interprète de Mazal kayen l'espoir est un mythe. «A cette époque-là (début des années 1990), je me retrouvais dans les chants de Hasni en tant que jeune. Une fois que j'ai fait la connaissance du personnage, j'ai encore plus aimé ses chansons. Il était un homme généreux», a-t-il témoigné. La force des chansons de Hasni réside, selon le compositeur Farid Aouameur, dans les thèmes choisis par l'artiste. «Pour les jeunes, Hasni est toujours en vie. Il était un travailleur, préparait bien ses chansons, choisissait les paroles, faisait le tri des textes qu'on lui proposait. Aujourd'hui, on en est loin. Les chanteurs de raï enregistrent dans les cabarets et mettent les CD sur le marché. Du commerce !» a souligné Houari Chekroun, frère de Hasni. Emporté par les violences des années 1990 à l'âge de 26 ans, cheb Hasni était devenu célèbre grâce à des chansons sentimentales bâties autour de textes assez bien élaborés et des compositions raï innovantes. Fayçal Métaoui