Les commerçants de la capitale des hauts plateaux, devant assurer l'approvisionnement de la population durant les jours de l'Aïd n'ont pas, pour bon nombre d'entre eux, assuré leur permanence, au grand dam des sétifiens privés durant le premier jour des fêtes du transport en commun, du pain et du lait en sachet. Faisant fi du tableau de la permanence, les restaurants et les boulangeries se sont eux aussi payés un congé. Hormis, quelques bus de l'entreprise publique ETUS (entreprise du transport urbain de Sétif) qui ont desservi un nombre restreint de lignes, les rues et ruelles de la cité ont été désertées par le transport en commun et les taxis qui se ont inscrits aux abonnés absents. «L'impunité donne des idées aux transporteurs qui trouvent à chaque Aïd le moyen de tourner le dos à la permanence, ignorée une nouvelle Fois. Nous poireautons depuis plus de deux heures et point de bus. Les taxis ont eux aussi disparu de la circulation. On dirait qu'ils se sont donnés le mot pour ne pas assurer l'astreinte, une obligation pour le service publique. Malheureusement, les transporteurs l'oublient. N'ayant jamais fait l'objet de mesures disciplinaires, les propriétaires de bus qui ne pensent guère aux désagréments causés à leurs clients récidivent une nouvelle fois …» fulminent de nombreux usagers du transport en commun rencontrés au niveau des arrêts de bus du stade Mohamed Guessab, où la circulation routière est au point zéro. Les restaurants et boulangeries qui ont «zappé» le premier jour des fêtes, n'ont pas fait mieux. Néanmoins, les stations-service de Naftal ont fonctionné le plus normalement du monde, au grand bonheur des automobilistes qui ne se sont pas bousculés devant les pompes d'essence de l'agglomération. Contrairement aux transporteurs qui ont déclaré forfait, les agents de nettoiement de la commune omniprésents, méritent une mention spéciale. Appuyées par un parc roulant, les éboueurs et agents chargés du ramassage des déchets domestiques sont venus à bout de tonnes d'ordures générées par le rituel de l'Aïd : «En dépit de la difficulté de la mission, les agents de nettoiement de la municipalité qui ne rechignent pas ont ramassé des montagnes de détritus.» témoignent avec gratitude des citoyens de nombreux quartiers où le manque d'eau a gâché la fête.