On sait bien que le calendrier des ouvertures de commerces les jours de l'Aïd El Fitr est élaboré au niveau local et approuvé par les walis, puis notifié aux commerçants concernés tels les boulangeries, commerces de détail des produits alimentaires, de fruits et légumes, commerces d'autres activités et des unités de production. Mais, force est de constater que durant ce premier jour de l'Aid, de nombreux commerces sont restés fermés. C'est simple, le jour de l'Aïd, la capitale donnait l'impression d'être une cité morte. Les magasins sont fermés et les malheureux citoyens ayant bien apprécié les déclarations du ministre du Commerce, Amara Benyounes, qui avait affirmé, jeudi dernier, qu'un approvisionnement régulier sera assuré en produits de large consommation durant l'Aïd El Fitr, grâce à un programme de permanence des commerçants. "Les permanences seront assurées normalement sur l'ensemble du territoire national après l'établissement des listes et programmes des commerçants devant assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd El Fitr, en coordination avec l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA)" a indiqué le ministre en marge de la clôture de la session de printemps du Parlement. M. Benyounès a souligné, à ce titre, que les autorités publiques n'hésiteront pas à sanctionner les contrevenants. Plusieurs wilayas du pays connaissent des perturbations dans l'approvisionnement en produits alimentaires de large consommation, notamment le pain, le lait en sachet et les fruits et légumes en raison de la fermeture des commerces pourtant tenus de respecter le programme de permanence. D'ailleurs la veille de l'Aid, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) ont appelé les commerçants à assurer la permanence légale, durant l'Aïd El Fitr, afin de garantir la disponibilité des produits de large consommation. L'UGCAA a réaffirmé qu'elle veillait en coordination avec les autorités publiques, notamment le ministère du Commerce, à "garantir" le respect par les commerçants de la permanence de l'Aïd El Fitr afin d'assurer un approvisionnement normal en produits alimentaires ainsi que les différents services publics (transport de voyageurs et stations-service). A cet effet, un programme et une liste de commerçants et de transporteurs (bus et taxis) devant assurer la permanence sur l'ensemble du territoire national ont été établis par les autorités publiques, en collaboration avec l'UGCAA. Sont concernés par le travail durant l'Aïd El Fitr les marchands, grossistes et détaillants, des produits alimentaires de large consommation (épiceries, fruits et légumes, lait et pain) ainsi que les transports en commun, taxis et stations-service. De son côté, la Fac a plaidé en faveur du respect de la permanence de l'Aïd El Fitr afin d'assurer un approvisionnement régulier sur le marché appelant les consommateurs à rationaliser leurs dépenses. Mais tout cela n'a toutefois pas empêché certains commerçants à laisser leurs rideaux baissés. Pourtant ces commerçants savent très bien à quelles sanctions ils sont passibles. Les citoyens ne savent toujours pas comment connaître les listes des commerçants qui assurent la permanence alors que la réglementation oblige à les afficher. D'ailleurs, à titre d'exemple, à Alger, ce sont quelque 1000 commerçants qui sont concernés par la permanence, parmi lesquels figurent entre 300 et 400 boulangers. "L'UGCAA, associée à l'élaboration des listes, a souhaité que les commerçants astreints à la permanence, couvrent plusieurs quartiers des 57 communes de la capitale. Et là, il faut savoir d'abord que, d'une part, des agents de la direction du commerce doivent informer les commerçants concernés par cette permanence. Et d'autre part, ce sont les APC qui doivent également afficher la liste des commerçants en permanence les jours de l'Aïd. Le grand problème c'est que les citoyens ne savent pas comment faire s'ils constatent par exemple qu'un commerçant sur la liste n'a pas ouvert. En d'autres termes, il va falloir donc trouver une solution pour régler ce genre de cas. Comme par exemple instituer une "permanence " pour les services du contrôle économique et de la répression des fraudes relevant du ministère du Commerce. Ainsi, les citoyens peuvent directement les saisir le jour même pour un constat de fait. Et là, il est très important de rappeler que la réglementation sur les permanences est bien claire. La loi n° 13-06 du 23 juillet 2013 modifiant et complétant la loi n° 04-08 du 14 août 2004 relative aux conditions d'exercice des activités commerciales stipule que le wali fixe, par arrêté, après consultation des associations professionnelles concernées, la liste des commerçants devant assurer la permanence durant les périodes et les jours de fermeture pour congés ou pour fêtes légales, en vue de garantir un approvisionnement régulier des populations en produits et services de large consommation. Selon l'article 41 bis, le non-respect de l'obligation de permanence prévue à l'alinéa 2 de l'article 22 est sanctionné par une amende de 30 000 dinars à 200 000 dinars. Bien évidemment la sanction pourrait être élargie en cas de récidive allant jusqu'à la fermeture administrative du local abritant l'activité commerciale, par le wali. Mais apparemment, nos commerçants qui ont commis ces infractions n'ont n'en cure…