La fermeture des commerces n'était pas le seul souci des Algérois en ce jour de l'Aïd. Ces derniers ont également éprouvé des difficultés à se déplacer, surtout en famille. Alger était « une ville morte ». Rue Mohamed-Belouizdad (ex-Belcourt), il est 10h. La plupart des commerces sont fermés, à l'exception d'une boulangerie qui propose... de la pâtisserie et des gâteaux traditionnels. Toutes les supérettes ont baissé rideau. Des familles ont eu des difficultés à s'approvisionner en lait en sachet. La veille, les magasins d'alimentation générale ont été « vidés ». « Par expérience, j'ai pris mes précautions cette année. La fête passée, je suis resté trois jours sans lait », témoigne ce père de famille. Une vieille dame, déçue par la fermeture de la supérette dans ce quartier, affirme s'être réveillée à 5h30 pour acheter du lait mais elle a été surprise par la fermeture de tous les commerces de son quartier. « Cela fait des heures que je suis à la recherche d'un commerce ouvert. Je me suis déplacée vainement jusqu'au bazar et à la rue Hassiba-Benbouali », déplore une dame. A quelques mètres de la station de bus du 1er-Mai, une boulangerie était ouverte en ce deuxième jour de l'Aïd. Il est à signaler que la Direction du commerce de la wilaya d'Alger a mobilisé 150 agents de contrôle. 79% des boulangeries n'ont pas assuré la permanence, selon ces contrôleurs. Absence de taxis, l'ETUSA au rendez-vous Les taxis collectifs ont disparu de la circulation durant l'Aïd, surtout ceux qui assurent les trajets 1er-Mai-place des Martyrs, El Mouradia-El Biar, Hydra-Ruisseau et El Madania. Les familles n'ont pas trouvé d'explication à cette situation qui a encouragé les chauffeurs de taxi clandestins qui ont envahi la place du 1er-Mai. Une course vers Chéraga ? C'est 1.000 DA ... après négociations ! Un père de famille venant de Bab Ezzouar, accompagné de sa femme et de ses deux enfants, s'est vu obligé de payer ce tarif. « Je sais que c'est du vol. Ils profitent de l'absence de moyens de transport mais on n'a pas le choix », lâche-t-il. Par contre, les transporteurs publics, notamment l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), étaient au rendez-vous. Des dessertes spécial cimetières ont même été assurées à travers la mobilisation de 23 véhicules et bus à partir de 6h30 durant les deux jours de l'Aïd. Les pharmacies, quant à elles, n'ont assuré aucune permanence. Dans les rues, seuls les agents de Netcom étaient présents en force en cette journée de l'Aïd. Ils étaient 5.500 à être mobilisés pour la collecte des ordures et le balayage, apprend-on auprès de cette entreprise. Près de 600 patrouilles permanentes ont été programmées pendant les deux jours de l'Aïd. Par ailleurs, de nouvelles traditions ont marqué la fête. En effet, certaines familles ont préféré passer l'Aïd dans des lieux publics, notamment au parc zoologique de Ben Aknoun et à la forêt de Bouchaoui. « J'ai préféré venir ici avec ma petite famille. J'ai programmé une autre sortie demain (hier, ndlr) à la plage », nous dira une jeune maman. Les plages étaient la destination préférée des jeunes mais aussi des familles qui ont fêté l'Aïd au bord de la mer, agitée en cette journée. Bilan : un mort par noyade. Il s'agit d'un jeune âgé de 26 ans, résidant à hai Remli, dans la commune de Gué-de-Constantine. Selon le chargé de communication de la direction de la Protection civile de la wilaya d'Alger, le lieutenant Sofiane Bekhti, la disparition du jeune à Azur plage a été signalée vers 19h30. Le corps de la victime a été repêché à 23h30.