L'affaire Abdelmoumen Rafik Khalifa pourrait être programmée lors de la première session pénale de 2015. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, en marge de l'installation du nouveau président de la cour d'Alger. Selon le garde des Sceaux, la Cour suprême doit examiner le pourvoi en cassation introduit par la défense de l'ancien homme d'affaires algérien, actuellement détenu à la prison de Blida et poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation. «Selon mes informations, la Cour suprême doit examiner le recours introduit par la défense du mis en cause. Une fois cette question tranchée, il sera procédé à l'enrôlement ou non de l'affaire et à la prise d'autres mesures que prévoira la décision de la Cour suprême», a affirmé le ministre, précisant que si cette instance tranche en défaveur de Khalifa, l'affaire sera programmée incessamment, c'est-à-dire lors de la première session pénale de 2015. D'après M. Louh, toutes les affaires sont «soumises aux procédures judiciaires prévues par la loi». Invité à donner son appréciation par rapport au jugement prononcé récemment par le tribunal de Nanterre (France) à l'encontre de l'homme d'affaires algérien, le ministre s'est contenté de répondre : «Toute justice, en Algérie ou ailleurs, est souveraine.» Faut-il rappeler que Abdelmoumen Khalifa a été condamné par contumace, la semaine dernière, à 5 ans de prison par le tribunal de Nanterre (France) et à une amende de 375 000 euros pour avoir détourné des millions d'euros lors de la faillite de son groupe, en 2002. Sur un autre chapitre, le ministre de la Justice est revenu sur l'assassinat du touriste français Hervé Gourdel, soulignant que l'identification de l'exécuteur de l'otage français décapité est «toujours en cours». M. Louh ne donne aucun détail sur l'auteur du crime. Selon le ministre, les autorités sont aussi en train de procéder, grâce à des analyses ADN, à l'identification des huit «terroristes» tués dans une opération lancée par l'armée en Kabylie. Par ailleurs, M. Louh a annoncé, hier, la décision du gouvernement de procéder à «un nouveau découpage judiciaire de la cour d'Alger avec la création de trois tribunaux à Draria, Zéralda et Birtouta». Ce découpage est prévu par le projet de loi de finances pour 2015. Il s'agit également, dans le cadre de ce nouveau découpage, du rattachement du tribunal de Blida à la cour d'Alger, de la création d'un nouveau tribunal relevant de Boumerdès, en l'occurrence le tribunal de Khemis El Khechna, ainsi que le projet de réalisation d'un nouveau siège pour la cour d'Alger répondant aux standards internationaux.