Je vous parle au nom de Tsahal (armée israélienne). Vous avez une heure pour évacuer votre maison avant qu'elle ne soit bombardée. » C'est l'appel reçu par les occupants des quatre maisons détruites au cours des dernières 48 heures par l'aviation israélienne dans la bande de Ghaza. La première, considérée comme étant un dépôt d'armes et de roquettes artisanales, située près du camp de réfugiés de Shaty, à l'ouest de la ville de Ghaza, a été atteinte par trois missiles air-sol lancés par un hélicoptère de type Apache. La deuxième, appartenant à un militant du Djihad Islamique à Khan Younes. La troisième, à un militant du Hamas, dans un camp de réfugiés à Rafah, au sud de la bande de Ghaza, alors que la quatrième est située dans le quartier populeux de Chedjaiya, à l'est de Ghaza. Ces trois maisons ont été bombardées par des avions de chasse de type F16. Ces bombardements ont fait quelques blessés et entraîné des dégâts matériels dans les maisons voisines dont les plus proches étaient vidées de leurs occupants. C'est donc une nouvelle politique israélienne de destruction des maisons palestiniennes. Jadis, lors de l'occupation directe de la bande de Ghaza par l'armée israélienne, elle se faisait à l'aide des bulldozers ou des charges explosives. Ce sont donc quatre autres familles qui ont eu, peut-être, la chance de ne pas finir sous les décombres, mais qui s'ajoutent aux milliers de Palestiniens qui se retrouvent sans abri. Par ces nouvelles mesures, Israël, qui bombarde de vastes régions libanaises, à longueur de journées et de nuits, déclarant viser des dépôts d'armes, des maisons appartenant à des responsables du Hezbollah, tuant des dizaines de civils, applique cette politique, dorénavant, dans la bande de Ghaza. Ceci engendre beaucoup d'inquiétude chez les citoyens, accentuant encore plus leur sentiment d'insécurité, dû à l'utilisation disproportionnée de la force par Israël contre eux, depuis le déclenchement de l'Intifadha d'El Aqsa en septembre 2000 qui a atteint son apogée au cours de l'opération militaire du nom de code « Pluies d'été ». Cette vaste agression visant l'ensemble de la bande de Ghaza, lancée par les Israéliens le 28 juin, suite à la capture du caporal Gilad Shalit par des résistants palestiniens au cours d'une attaque d'un poste militaire israélien, à la lisière de la bande de Ghaza. Mais il ne faut pas croire que les Israéliens ont utilisé ce procédé au cours de toutes leurs agressions. La journée de lundi a été sanglante aussi. Atteints par des éclats d'obus de mortiers, six Palestiniens dont une fillette de 5 ans ont été tués dans la région de Beït Lahiya, au nord de la bande de Ghaza. A quelques heures d'intervalle, des obus ont été tirés contre plusieurs localités de cette région. A El Aatatra, une femme de 60 ans et son petit-fils de 12 ans, à bord d'une charrette tirée par un âne, ont péri. Trois autres Palestiniens tués se trouvaient au pied d'un immeuble d'habitation, dans la cité El Nada, banlieue nord de Beït Lahiya, près de la frontière entre Israël et la bande de Ghaza. Plus tard, dans la même cité, un tir d'obus a touché un bloc d'habitations et tué une fillette de cinq ans, ont indiqué des sources médicales. Trois autres enfants qui se trouvaient sur les lieux ont été blessés. L'armée israélienne a reconnu avoir procédé lundi à une série de tirs visant des militants palestiniens qui préparaient, selon elle, des tirs de missiles Kassam à partir du nord de la bande de Ghaza. Tsahal avait annoncé auparavant que des activistes palestiniens avaient tiré au moins six roquettes sur Israël, dont deux ont atterri près de la ville côtière d'Ashkelon, sans faire de victimes. Le Djihad islamique a revendiqué les deux tirs proches d'Ashkelon. Alors que les brigades des martyrs d'El Aqsa, la branche armée du Fatah, a revendiqué le reste des tirs qui ont visé la localité de Sderot, la plus proche de la bande de Ghaza, en réponse aux agressions israéliennes contre le Liban et contre ce territoire palestinien. Malgré la visite de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice dans la région, dont les positions sont calquées sur celles du gouvernement israélien, l'arrêt des hostilités que ce soit au Liban ou dans les territoires palestiniens, semble plutôt lointain.