Les étudiants en sciences infirmières de l'université de Béjaïa préparent une action de protestation qui aura lieu au campus Aboudaou dans les prochains jours. En grève illimitée depuis lundi, ils dénoncent l'«arbitraire qui caractérise leur filière de formation depuis son introduction en 2011». Ils revendiquent que leur diplôme soit reconnu par le ministère de la Santé et d'avoir accès au mastère dans le cadre des sciences infirmières. Les contestataires demandent, en outre, des explications sur les causes du gel de cette filière pour l'année universitaire 2014-2015. Trois ans après son introduction dans le cadre du LMD (licence-mastère-doctorat), cette branche ne jouit pas encore d'un statut bien défini, ce qui, par conséquent, bouche les horizons aux 500 étudiants qui y sont inscrits. Ces étudiants, qui se disent «trahis» par l'administration, qui leur a promis monts et merveilles au lancement de la filière, constatent plusieurs «manquements et incohérences» dans ce dispositif. L'un d'eux est le fait que la première promotion de licenciés, qui vient tout juste de sortir, ait été «jetée dans la rue» sans aucun débouché professionnel. Cela revient, selon les étudiants, «au fait que la filière est rattachée non pas à la faculté de médecine, mais étonnamment à celle des… sciences naturelles et de la vie (SNV), un fait doublement pénalisant». N'étant pas, en effet, reconnu par le ministère de la Santé et rattaché à la faculté des sciences de la nature et de la vie, le document délivré en guise de diplôme par cette même faculté est une attestation de réussite, insignifiante aux yeux tant des employeurs privés que publics. A cet effet, les étudiants exigent que «le diplôme soit reconnu par le ministère de la Santé afin de pouvoir postuler dans la Fonction publique et dans le secteur privé, ce qui n'est pas possible actuellement». Ce qui est incompréhensible, d'après eux, c'est que les trois ans de formation ont été encadrés par des hospitalo-universitaires avec en prime des stages dans le privé et le public, les CHU notamment. Et au final, c'est la faculté des sciences de la nature et de la vie qui appose au final son cachet sur le diplôme. Par ailleurs, les protestataires dénoncent la fuite en avant de l'administration quant à leur introduction au mastère dans la même filière. Apparemment, «l'accès n'est ouvert qu'à des mastères en sciences de la nature et de la vie, qui n'ont rien à voir avec notre formation», peste un étudiant. La revendication des étudiants n'est ni plus ni moins que de poursuivre la graduation dans le domaine. S'agissant du gel de la filière cette année, le flou est total. Les concernés se demandent s'il s'agit «d'une suppression ou simplement d'une mise au placard temporaire, le temps d'organiser la spécialité pour mieux la relancer». Confus, la mine grave, appréhendant des lendemains incertains, les étudiants protestataires exigent que leurs revendications soient prises en charge rapidement.