Des pistolets, des casques, des boucliers… Découvrez la collection d'armes algériennes exposées jusqu'au 30 décembre au musée des Antiquités d'Alger. Suivez Azzeddine Hadri, notre guide. Stèle libyque : Sa création remonte au IIe-IIIe siècles avant J-C. La stèle libyque est haute de 1,25 m et sa largeur s'étend sur 1,10 m. Elle se présente sous forme d'une dalle de grès aux contours assez irréguliers. Un homme à cheval, armé, y est représenté. Dans sa main gauche, il tient trois lances et un bouclier rond. Entre le bras du cavalier et la croupe du cheval, on distingue un petit personnage qui brandit un sceptre ou une massue et qui paraît en mouvement. «Cette stèle libyque d'Abizar trouvée en Kabylie est la preuve parfaite que nos ancêtres utilisaient des armes», affirme Azzeddine Hadri, guide archéologue au musée. La présence des dessins représentant des armes est, selon lui, ce qui permet aux chercheurs d'affirmer que l'homme a toujours eu recours aux armes. Casque à visière : Ce casque en bronze datant du IIIe siècle après J-C, appartenant à un officier romain, a été découvert à Aïn Grimidi, dans la wilaya de M'sila. C'est une arme défensive qui protège la tête et le visage. Les guerriers l'utilisaient afin de se protéger des frappes d'épée, lances et flèches. «Il a tout d'abord été fabriqué à base de bronze, puis à partir d'autres métaux tels que le cuivre, l'argent, le fer et l'acier pour le renforcer», assure Azzeddine Hadri. Les casques ont déjà été portés à la période des dieux, à l'image de Mars, le dieu de la guerre mais aussi de Minerve, la déesse des techniques de guerre. En effet, des statuts à leur effigie prouvent que dans les temps anciens, les casques servaient à protéger les guerriers contre les attaques. Arc : L'arc est un outil de lance qui fait partie des plus anciennes armes offensives utilisées à la chasse et au combat chez la plupart des peuples. C'était certainement l'arme la plus facile à fabriquer mais elle exigeait une longue pratique. En effet, cet outil de jet dont le concept est très simple était déjà connu des chasseurs du néolithique (période de la préhistoire). C'était à l'origine un simple bâton de bois, légèrement courbé, avec une corde attachée à ses deux extrémités. Par ailleurs, l'arc était le symbole de certains dieux anciens dont Diane, la déesse romaine de la chasse, qu'on représentait par une femme armée d'un arc et portant un carquois de flèches sur le dos. Le Musée des antiquités conserve une statue en bronze de la déesse Diane tenant son arc. «Ce même arc a d'ailleurs été fabriqué en grand format afin que les visiteurs puissent aisément le reconnaître», affirme Azzeddine Hadri. «Concernant les flèches, elles peuvent différer l'une de l'autre. Selon son utilisation, la tête métallique qui les compose prend une forme bien précise», conclut-il. Umbo : Connu pour être une des armes de défense les plus basiques et anciennes, le bouclier était efficace pour les combats au corps à corps, beaucoup moins contre les armes de jet qui pouvaient atteindre les parties non protégées. L'umbo exposé à Alger remonte au temps des Romains : il a été découvert à Aïn Grimidi, dans la wilaya de M'sila. «Se trouvant au milieu du bouclier, l'umbo protège la main du guerrier et permet de détourner les frappes de l'adversaire. Ce dernier peut aussi jouer le rôle d'une arme offensive», explique Azzeddine Hadri. Balles de fronde : Les balles de fronde sont les projectiles qu'on jetait autrefois avec un lance-pierres. Les guerriers les ont utilisées jusqu'à la fin du Moyen-Âge. Ces armes sont fabriquées à base de terre cuite, de pierre et de métal. Elles sont de différentes tailles et de formes multiples. Jugées indignes par les chevaliers, les balles de fronde permettent de tuer à distance. «C'est une arme relativement dangereuse qui peut être mortelle si elle atteint la tête de l'adversaire, car il ne peut ni la voir ni la semer», assure Azzeddine Hadri. Epées : Considérée comme une des plus importantes armes d'attaque avant l'apparition des armes à feu, l'épée est constituée de deux parties : la lame et le poignet. C'est l'arme par excellence du chevalier et de l'homme d'arme du Moyen-âge. Dans la troisième salle dédiée à l'exposition, des armes et des œuvres plus récentes y sont exposées. On peut notamment voir des épées et des poignards made in Maroc ou Algeria. Cette dernière est d'ailleurs réputée dans la fabrication des épées dans plusieurs régions du pays, en particulier les sabres de Yatagan. Ce dernier est une arme de combat turque, associée à l'Empire ottoman. Selon Azzedine Hadri, «les lames étaient importées d'Europe. Quant aux poignets, ils étaient fabriqués en Algérie à base d'ivoire ou de bois. Concernant les étuis, ils étaient fabriqués avec du bois et souvent recouverts d'argent et décorés avec de jolis motifs significatifs». Armes à feu : Les armes à feu n'ont pas été oubliées : les pistolets et les fusils exposés datent du XVIIIe et XIXe siècles. Vous y verrez aussi différents mécanismes de tir. Selon le guide, «l'homme a commencé à utiliser des armes à feu dès le début du XIVe siècle grâce aux progrès réalisés dans la composition de la poudre à canon d'une part, et dans la façon d'utiliser les métaux dans la fabrication des armes et des projectiles d'autre part». Azzeddine Hadri précise que «les armes à feu exposées au Musée des antiquités sont made in Algeria. La région de la Kabylie est réputée pour la fabrication de ces dernières.» Epées de bois : C'est dans la dernière salle du Musée des antiquités que des épées de bois décorées trônent dans une armoire en verre. Ces épées étaient utilisées pour enseigner aux débutants l'art du combat. Plusieurs modèles de matraque et de batte en bois sont aussi exposés. Ces armes sont considérées comme étant des plus anciennes que l'homme a fabriquées et utilisées. Ces dernières étaient souvent utilisées à l'occasion d'altercation directe avec l'adversaire.