La demande du Maroc de reporter la CAN-2015 qu'il devait initialement organiser en janvier et février prochains ne semble pas inquiéter outre mesure la Confédération africaine de football (CAF) qui, après avoir pris note de la volonté du Maroc de ne pas accueillir la prochaine édition s'est rapidement déployé vers d'autres pays susceptibles de le faire... dans un délai qui n'excédera pas les 12 semaines. L'Algérie, parmi d'autres pays, a été sollicitée. Alger a poliment refusé «l'offre» de la CAF. Le président de la Confédération, Issa Hayatou, a rapidement pris attache avec des responsables de fédérations africaines qui pourraient remplacer au pied levé le Maroc qui, rappelons-le, a avancé le danger que représente le virus Ebola pour son peuple et ses hôtes pour refuser la tenue de ce grand rendez-vous sur son sol. Après une semaine de recherche d'un pied-à-terre pour la CAN-2015, la CAF semble avoir réglé le problème après les garanties fournies par l'Afrique du Sud. Les dirigeants de ce pays, sollicités par la CAF, ont affiché leur disponibilité à abriter pour la troisième année consécutive une compétition majeure de la confédération (CAN-2013, CHAN-2014 et CAN-2015). Selon une source de la CAF, «la CAN-2015 aura lieu en Afrique du Sud à 99%. Il reste quelques détails à régler avant la réunion du comité exécutif de la CAF, à Alger le 2 novembre prochain, à l'issue duquel la Confédération annoncera officiellement la tenue de la CAN-2015 en Afrique du Sud en remplacement du Maroc». D'après notre interlocuteur, «le dossier est ficelé dans tous ses aspects». L'instance dirigeante de la CAF a opté pour la discrétion dans ses contacts, même si quelques-uns ont été ébruités par des parties qui n'étaient pas chaudes pour suppléer le Maroc en dernière minute. La Confédération africaine, qui n'a pas du tout apprécié la décision marocaine, tenait coûte que coûte à ce que la CAN-2015 se déroule selon le calendrier arrêté. Il y va de sa crédibilité aux yeux de ses partenaires économiques et aussi sportifs (FIFA, UEFA) qui ne voyaient pas d'un bon œil le décalage de la CAN-2015 à une autre date que celle inscrite dans le calendrier international. Des dirigeants de clubs européens où jouent des internationaux africains n'ont pas attendu pour sauter sur l'aubaine afin de demander l'annulation, purement et simplement, du tournoi continental pour ne pas laisser partir leurs joueurs pendant deux à quatre semaines pour cause de CAN-2015. En volant au secours de la CAF, l'Afrique du Sud a de nouveau confirmé qu'elle demeure le seul pays du continent capable d'accueillir et d'organiser des manifestations footballistiques de grande envergure presque chaque année. Une fois ce souci évacué, la CAF se chargera de mettre au pas le Maroc pour «manquement grave à ses obligations vis à vis de la CAF», souffle un vieux routier de la Confédération. Délocaliser la compétition à 12 semaines de son début nécessitera beaucoup de moyens et de savoir-faire. Le pays Arc-en-Ciel maîtrise ces deux paramètres. Le Maroc, lui, risque, une suspension très lourde et beaucoup d'observateurs n'écartent pas l'hypothèse qu'il écope de 4 ans (ou plus) de suspension de toutes les compétitions organisées par ou sous l'égide de la CAF. Affaire à suivre.