Le Maroc a demandé à la Confédération africaine de football (CAF) le report de la prochaine phase finale de la Coupe d'Afrique des nations que le royaume chérifien doit abriter. Les autorités marocaines ont signifié que «la demande (de report) fait suite à la décision du ministre de la Santé d'éviter les rassemblements auxquels prennent part des ressortissants de pays touchés par le virus Ebola». La CAF a rapidement réagi et affirme qu'«aucun changement du calendrier des compétitions et des événements n'est à l'ordre du jour». C'est pratiquement une fin de non-recevoir à la demande marocaine, même si l'instance du football continental a pris soin d'indiquer que le sujet sera abordé à Alger, le 2 novembre, par le comité exécutif de la CAF qui se tiendra en marge de la finale retour de la Ligue des champions ES Sétif-Vita Club (RDC). Selon une source proche de l'exécutif de la CAF, «la demande marocaine en a surpris plus d'un dans la mesure où rien ne laissait entrevoir une telle décision. En août dernier, le pays organisateur de la CAN a été sollicité par la CAF pour savoir ce qu'il avait fait au chapitre sanitaire par rapport justement au virus Ebola. Les Marocains ont indiqué qu'ils préparaient la mise en place d'une commission nationale pour justement élaborer le plan sanitaire». La décision marocaine a de quoi surprendre dans la mesure où ce pays a accepté d'abriter les rencontres internationales officielles de quelques pays africains confrontés au virus Ebola à l'instar du match Guinée-Ghana qui s'est déroulé hier soir à Marrakech. Des observateurs se sont étonnés de cette décision marocaine et rappellent que les dessertes aériennes sur le continent du et vers le Maroc sont régulièrement assurées par la compagnie Royal Air Maroc.Il y a fort à parier que la CAF ne répondra pas favorablement à la demande du Maroc pour de multiples raisons. La Confédération n'a pas le temps de se retourner pour trouver un terrain de chute à la CAN-2015 même si des voix laissent entendre que l'Afrique du Sud serait prête à relever le défi, alors que 12 semaines seulement nous séparent du grand rendez-vous du football africain. Des sources proches de la Fédération royale marocaine de football (FRMA) prétendent que le président de la CAF, Issa Hayatou, s'est entretenu sur le sujet avec le président de la Fédération sud-africaine, Dany Jordan, qui lui aurait affirmé que son pays était prêt à remplacer le Maroc. Ce problème embarrasse la CAF au plus point dans la mesure où il la place dans une situation jamais vécue. En effet, depuis sa création en 1957 et le lancement de sa première compétition internations, la Confédération ne s'est pas trouvée confrontée à pareil cas. D'ailleurs, celui-ci n'est même pas prévu dans les textes et règlements de la CAF. Il se murmure dans les couloirs de la CAF, dans la cité du 6 Octobre, au Caire, qu'«au cas où le Maroc maintiendrait sa proposition, la CAF serait contrainte alors d'agir avec une grande fermeté et le Maroc risquerait alors une lourde sanction sportive et financière». Le Maroc pourrait être suspendu pour une durée de 10 ans de toutes les compétitions de la CAF. Quelles seraient les conséquences d'un tel report ? Inimaginables pour le propriétaire de la compétition (CAF), les pays qualifiés ainsi que les détenteurs de droits de retransmission et les différents partenaires et sponsors. La machine CAN-2015 s'est mise en branle depuis des années. Des droits ont été vendus et l'argent encaissé. Le manque à gagner (c'est du business) serait fatal à l'équilibre financier de la CAF si, bien sûr, la CAN-2015 n'aura pas lieu à la date prévue. Sa délocalisation, si elle devait intervenir, poserait le problème de la disponibilité des joueurs (professionnels) que leur club (employeur) respectif ne libérerait pas facilement dans la mesure où le calendrier international arrêté pour les quatre prochaines années ne prévoit pas d'autres dates (pour la CAN) que celles déjà arrêtées. Pour toutes ces raisons et bien d'autres, la CAF ne répondra pas positivement à la demande du Maroc.