Le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, a affirmé qu'au cours de cette année la compagnie étatique pouvait importer du brut comme «dernier recours» dans le but de trouver des diluants pour ses bruts lourds. Cinquième producteur de pétrole de l'Opep, le Venezuela vient d'acheter sa première cargaison du brut algérien afin de le mélanger à son propre pétrole extra lourd. Transportant plus de 2 millions de barils en soute, un porte-conteneurs, a quitté le port de Béjaïa, en Algérie, en fin de semaine dernière et devrait accoster au terminal pétrolier de Jose, sur la côte nord du Venezuela le 26 octobre, a rapporté, jeudi dernier, l'agence britannique Reuters. Cette première cargaison de pétrole brut s'inscrit dans le cadre d'un contrat d'approvisionnement en pétrole signé récemment entre le groupe public Sonatrach et PDVSA, la compagnie pétrolière de l'Etat du Venezuela, a ajouté la même source. Jusqu'à hier, la PDVSA n'a pas confirmé la nouvelle. Si le Venezuela dispose des plus importantes réserves de pétrole prouvées au monde, soit quasiment 300 milliards de barils et 20% des réserves mondiales, ce pays d'Amérique latine a été contraint en revanche d'importer, au cours de ces dernières années, une grande quantité de produits raffinés, tels que le naphta lourd afin de le mélanger à sa production de brut. Ce produit est actuellement importé à des prix élevés et impacte la trésorerie de PDVSA, qui fournit la majeure partie des ressources financières de l'Etat vénézuélien. Et la baisse actuelle des prix du baril sur le marché ne fait que compliquer les choses. Pour la compagnie vénézuélienne, le fait de mélanger ses bruts lourds avec un brut léger créerait un mélange plus commercialisable. Dans un document confidentiel, révélé en août dernier par Reuters, la compagnie publique a déclaré à ses partenaires étrangers au Venezuela qu'elle était en négociation avec le groupe public algérien Sonatrach pour des achats de pétrole brut. Le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, a affirmé qu'au cours de cette année la compagnie étatique pouvait importer du brut comme «dernier recours» dans le but de trouver des diluants pour ses bruts lourds. Pour le Venezuela, l'importation de pétrole brut léger, comme le Sahara blend d'Algérie, dans le cadre d'un contrat d'approvisionnement, demeure une option moins coûteuse que les achats de naphta lourd. Le Venezuela produit 2,4 millions de barils par jour, représentant 96% des recettes en devises de l'Etat.