Le livre et nous» est le slogan choisi cette année pour la 19e SILA, qui se déroulera du 30 octobre au 8 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex). Quarante-trois pays participent à la manifestation, dont la Côte d'Ivoire et la Tchéquie pour la première fois. Les Etats-Unis sont le pays invité d'honneur. «Nous avons choisi les Etats-Unis comme invité d'honneur cette année car nous avons remarqué que les jeunes s'intéressent plus à l'anglais qu'au français. C'est une bonne chose car c'est une manière de se libérer de la langue de l'ex-puissance coloniale. De plus, nous n'avons pas oublié la position favorable à l'indépendance de l'Algérie du président John Kennedy», a précisé Hamidou Messaoudi, commissaire du SILA, lors d'une conférence de presse animée hier au pavillon central du Palais des expositions Safex. Les écrivains Marc Greaney, Eyre Price et Jennifer Steil représenteront les USA durant le Salon. La surface d'exposition, estimée à 20 000 m², verra la participation de 926 exposants dont 267 algériens. «Nous avons voulu changer la date du SILA pour qu'il ne coïncide pas avec celui de Sharjah, aux Emirats arabes unis. Mais la ministre de la Culture a insisté pour que les dates soient maintenues aux fins de célébrer les festivités du 60e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale. Aussi avons-nous décidé que cette édition du Salon soit différente de celle qui l'ont précédée», a annoncé Hamidou Messaoudi. Une rencontre internationale est prévue le samedi 1er novembre et sera présentée, selon Slimane Hachi, responsable des colloques au SILA, sous forme de quatre plateaux : «Pourquoi le 1er Novembre ?», «Le retentissement dans le monde», «La solidarité internationale» et «La répression et la résistance». Les débats seront animés par, entre autres, Mohamed El Korso, Marc Perrenoud (Suisse), Khaled Kchir (Tunisie), James House (Grande-Bretagne), Dominique Wallon (France), Benjamin Brower (Etats-Unis) et Fouad Soufi. Un hommage sera rendu au penseur Mustapha Lacheraf à travers deux journées de discussion sur «Les noms et les lieux». Frilosité des sponsors La création d'un pavillon spécial enfant, «interdit aux adultes», est l'une des nouveautés du SILA. Le pavillon est situé à côté de l'entrée principale du Palais des expositions. Autre nouveauté : toutes les conférences, rencontres et activités culturelles du SILA 2015 sont regroupées en une seule salle, installée au niveau du commissariat du Salon, au pavillon central. «Cette année nous avons consacré des thèmes par journée pour éviter l'éparpillement des précédentes éditions. Les 30 et 31 octobre, par exemple, nous avons choisi le thème du journalisme et de la littérature», a indiqué le commissaire du SILA. Pour débattre de cette thématique, plusieurs journalistes et auteurs ont été invités à intervenir, comme Hadjer Kouidri, Habib Ayyoub, Kamel Daoud, Smaïl Yabrir, Saïd Boutadjine, Farida Hamadou, K. Smaïl, Abdelillah Salhi (Maroc), Eugène Ebodé (Cameroun) et Carlos Granès (Colombie). Selon M. Messaoudi, le Salon d'Alger est le plus grand en Afrique et dans le Monde arabe : «Sur le plan mondial, le SILA est en troisième position. Nous pouvons faire mieux et dépasser la barre des 1,3 million de visiteurs enregistrés l'année passée.» Hamidou Messaoudi a confirmé le retrait de 70 titres : «Nous avons exprimé des réserves sur ces titres. Il ne s'agit pas d'un interdit. Nous avons un texte de loi qui existe depuis 2002 et proscrit l'exposition de livres qui font l'apologie du terrorisme, de la fitna ou qui portent atteinte à la Guerre de Libération nationale.» Il a regretté le désintérêt des entreprises publiques et privées pour le sponsoring culturel. «Nous avons écrit des quantité de lettres, avons fait du porte à porte, mais nous n'avons pas reçu de réponse. Chez nous, on préfère sponsoriser autre chose que le livre», a-t-il déploré. Le SILA 2014 est sponsorisé par huit entreprises et institutions, dont un opérateur de téléphonie mobile, une compagnie aérienne et un hôtel. Présente à la conférence de presse, Nadia Labidi, ministre de la Culture, a annoncé la création prochaine d'un grand prix pour le roman algérien ; «Nous étudions actuellement les mécanismes de création de ce prix. Nous sommes fiers lorsque les auteurs algériens sont honorés à l'étranger, mais il faut d'abord qu'ils le soient dans leur propre pays. Il faut qu'on célèbre nos talents. Nous n'avons pas oublié les autres formes d'écriture littéraire, comme la nouvelle et la poésie. Il faut encourager la lecture mais aussi l'écriture, soutenir les jeunes auteurs, les libraires, les éditeurs et tous ceux qui interviennent dans la chaîne du livre. Nous avons par exemple l'intention de soutenir la publication de tous les travaux qui ont décroché le prix Ali Mâachi.» Mme Labidi a évoqué la possibilité d'aider les jeunes à créer des microentreprises pour assurer la distribution des livres au niveau national.