Les passerelles entre le monde universitaire et le secteur économique sont encore loin d'être bâties. En Algérie, un long fossé sépare encore ces deux mondes. Ce que d'ailleurs a reconnu, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, qui a déploré l'absence d'opérateurs économiques nationaux capables de garantir le développement des technologies avancées. «Malheureusement, la complémentarité recherche-industrie reste difficile en l'absence d'opérateurs industriels nationaux aptes à garantir le développement de technologies avancées en Algérie», a indiqué hier Mohamed Mebarki, lors d'une rencontre consacrée à la présentation de quelques produits innovants réalisés par des compétences algériennes. Il est vrai que les opérateurs économiques restent encore sans confiance dans les compétences algériennes. Ainsi, reproche-t-on aux universités leur manque de sérieux dans l'encadrement pédagogique et surtout une qualité de l'enseignement qui est médiocre. Et souvent d'ailleurs, la plupart des travaux de recherche sont réalisés avec la coopération des universités étrangères… Il n'en demeure pas moins que le ministre a, toutefois, assuré que la direction en charge de la recherche scientifique s'attelait à combler ce manque et à «assurer le relais vers plus de perspectives économiques». Selon M. Mebarki, la stratégie engagée par l'Etat, pour renforcer la relation entre l'industrie et la recherche scientifique, nécessite la mise en synergie de l'ensemble des moyens humains, matériels et financiers, pour intégrer les compétences, partager les savoir-faire et encourager les partenariats. La démarche devra s'inscrire dans un cadre global pour répondre aux enjeux de la mondialisation dans un contexte national de transition d'une économie basée sur les ressources vers une économie centrée sur l'innovation et la compétitivité des entreprises. Des services d'ingénierie de projets de recherche et de formation seront mis en place dans les établissements pour encourager et valoriser la participation de l'ensemble des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche au développement technologique du pays, a annoncé le ministre lors de cette rencontre placée dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale.