Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a déploré lundi à Alger l'absence d'opérateurs économiques nationaux aptes à garantir le développement de technologies avancées. "Malheureusement, la complémentarité recherche/industrie reste difficile en l'absence d'opérateurs industriels nationaux aptes à garantir le développement de technologies avancée en Algérie", a indiqué M. Mebarki, lors d'une rencontre consacrée à la présentation de quelques produits innovants réalisés par des compétences algériennes. Le ministre a, toutefois, assuré que la direction en charge de la recherche scientifique et de la valorisation de ses résultats, s'attelait à combler ce manque et à "assurer le relais vers plus de perspectives économiques". Selon lui, la stratégie engagée par l'Etat pour renforcer la relation entre l'industrie et la recherche scientifique, nécessite la mise en synergie de l'ensemble des moyens humain, matériels et financiers, pour intégrer les compétences, partager les savoir-faire et encourager les partenariats. La démarche devra s'inscrire, a-t-il ajouté, dans un cadre global pour répondre aux enjeux de la mondialisation dans un contexte national de transition d'une économie basée sur les ressources vers une économie centrée sur l'innovation et la compétitivité des entreprises. Des services d'ingénierie de projets de recherche et de formation seront mis en place, à cet effet, dans les établissements pour encourager et valoriser la participation de l'ensemble des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche au développement technologique du pays, a annoncé le ministre lors de cette rencontre placée dans le cadre de la célébration du 60eme anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. M. Mebarki a, par ailleurs, précisé que la nouvelle loi d'orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique accorderait une place "prépondérante" à la recherche et développement (RD), en ciblant en priorité, a-t-il dit, "la promotion et l'amélioration de l'application effective des résultats de recherche au bénéfice du développement socio-économique durable". La nouvelle loi permet également de maximiser l'utilisation des connaissances disponibles, de promouvoir les systèmes d'innovation et de renforcer les institutions nationales du secteur et les capacités des centres de recherche scientifique. Concernant la situation de la recherche scientifique en Algérie, le ministre a indiqué que la capacité d'assimilation, d'adaptation et de développement des nouvelles technologies constitue "un indicateur significatif " du niveau de progrès technologique atteint par les laboratoires et centres de recherche algériens. Ce niveau positif a été atteint, a-t-il expliqué, "grâce à une dynamique d'innovation qui permet d'affirmer maintenant qu'une étape importante est franchie dans la RD en Algérie". L'évolution "majeure" enregistrée en Algérie dans la perception de la recherche comme condition du développement, est la résultante, selon M. Mebarki, "des efforts consentis par les pouvoirs publics pour hisser le pays au rang des nations émergentes, et par le sérieux et la compétence des chercheurs algériens".