Le 9e Salon international du livre, qui se tient à la Safex des Pins maritimes depuis le 8 septembre dernier, ne semble pas amorcer sa vitesse de croisière. Les raisons sont nombreuses et sont souvent liées à une carence en matière d'organisation. Contrairement à ce qui a été annoncé par les organisateurs, la 9e édition du Salon international du livre d'Alger se déroule dans des conditions assez particulières. En effet, lors d'une conférence de presse tenue deux jours avant le lancement officiel du salon, M. Khomri, président du comité d'organisation, avait mis l'accent sur les efforts déployés par les organisateurs pour améliorer les prestations offertes aux éditeurs et au public. Dans la réalité, les choses ne vont cependant pas comme sur des roulettes. Si les exposants ont été exonérés des droits de douane et des taxes appliqués à l'importation des livres et d'une réduction du coût de la location des stands (le mètre carré est proposé à 65 dollars), il n'en demeure pas moins que certains d'entre eux se plaignent déjà de la mauvaise organisation. Après que quelques éditeurs ont pu prendre possession « difficilement » de leur marchandise « à cause des lenteurs des services de la douane », d'autres ont eu à subir « la censure ». Le cas de la maison d'édition française La découverte est édifiant. Sa publication de La Salle Guerre de Souaïdia a conduit, en effet, les organisateurs à interdire tous les ouvrages publiés par cette maison d'édition. Ajouter à cela le problème de climatisation. Un petit tour d'horizon au niveau des différents stands permet de constater que l'aération est inexistante. Au-delà des problèmes d'organisation, le premier constat à tirer des premières journées de ce salon est l'intérêt porté par les visiteurs aux livres religieux. Les différentes maisons d'édition proposant de la littérature religieuse sont ainsi constamment prises d'assaut. Parmi le grands de visiteurs anonymes à s'intéresser à ces stands, l'on retrouve aussi de nombreux initiés et de représentants d'associations religieuses. Ces derniers ne lésinent d'ailleurs pas sur les moyens pour faire leurs « emplettes ». Outre les considérations spirituelle et idéologique, l'intérêt « exceptionnel » manifesté pour le livre religieux s'explique en partie par les prix relativement abordables pratiqués par les exposants. A titre d'exemple, les K7 sont cédés à 40 DA alors que les CD le sont à 60 DA. Dans ces stands, on trouve de tout. Cela va de la cassette au CD en passant par le VCD et les livres reliés. Selon un responsable de l'entreprise Bachir Soft, spécialisée depuis une année dans le VCD et le CD, les ventes vont bon train. Plus volubile, un représentant de la maison d'édition Manar El Babil avoue que des réductions de 20% sont accordées sur chaque achat. Si la majorité de sa marchandise est locale, il révèle que certains ouvrages ont été achetés auprès d'importateurs. « Il est vrai que nous sommes très sollicités mais contrairement à ce que les gens pensent, nous ne rentrons pas toujours dans nos frais. Notre marge bénéficiaire permet à peine de payer les gens qui nous tiennent notre stand... Notre participation à ce salon a des objectifs purement publicitaires », dit-il avec insistance. La plupart des spécialistes de livres religieux sont unanimes à affirmer que certains de leurs ouvrages sont acquis auprès d'importateurs privés. D'où la question : que fait la commission de contrôle ? Contrairement aux maisons d'édition religieuses, les éditions algériennes et étrangères n'enregistrent pas un engouement particulier auprès des visiteurs en raison des prix exorbitants qu'ils pratiquent. Au niveau du bureau de l'édition française, un responsable reconnaît d'ailleurs que les prix restent inaccessibles malgré les réductions proposées. Des réductions de 50% sur le prix initial en euros. « Cette année, l'affluence n'a pas été très importante. La période est mal choisie. Les parents sont beaucoup affairés à préparer la rentrée de leurs enfants. Sinon, chez nous, les ventes restent relativement faibles. Espérons que les jours à venir seront plus prolifiques. » L'éditeur Ellipses propose un prix spécial sur l'ensemble de ses ouvrages pluridisciplinaires. Il suffit de multiplier par 70 le prix indiqué en euros pour obtenir le prix en dinars. Comme le souligne une étudiante, les prix sont à la hausse : « Je me contenterai de livres empruntés à la bibliothèque universitaire. » Gageons que les jours à venir, les prix seront revus à la baisse.